Cuba
Castro va mal, Cuba aussi

(Photo : C. Monnet / RFI)
A cette occasion, RFI vous propose tout au long de la semaine une série de reportages sur la société cubaine.
Reportages et photographies de Catherine Monnet (avec Sara Roumette).

Fidel a 80 ans
Fidel Castro fête aujourd'hui son quatre-vingtième anniversaire. Gros plan sur un «lider» octogénaire pas comme les autres.Cuba : Fidel a 80 ans
Reportage à La Havane de Catherine Monnet
«Pour la première fois ce 26 juillet 2006, Fidel Castro évoque une possible retraite du pouvoir.»
![]() La foule, amenée par bus dès 4 heures du matin, attend l'arrivée du lider maximo. Ils ne savent pas qu'ils vont assister à la dernière apparition publique de Castro avant son hospitalisation. (Photo : Catherine Monnet/RFI) | |
![]() Castro, pendant ses discours-fleuves, Castro s'appuie régulièrement sur son bras. (Photo : Catherine Monnet/RFI) |
![]() Castro, el commandante, marque parfois des signes de fatigue, mais se ressaisit assez vite. (Photo : Catherine Monnet/RFI) |
![]() Les discours de Fidel durent toujours de longues heures. (Photo : Catherine Monnet/RFI) |
![]() A côté du portrait de Castro est écrit : «La Révolution c'est l'égalité et la liberté totales». (Photo : Catherine Monnet/RFI) |
« La lucha » : débrouille et magouilles A quelques jours du 80e anniversaire de Fidel Castro, le cercle proche autour du Lider Maximo se veut rassurant sur sa santé et, mis à part les quelques 3 millions de travailleurs mobilisés la semaine dernière à travers tout le pays pour des meetings de soutien aux frères Castro, rien n'a vraiment changé... En tout cas, les Cubains continuent de devoir lutter quotidiennement pour survivre.
« La Lucha », la lutte quotidienne pour survivre : débrouille et magouilles
«Pour gagner sa vie à Cuba, il faut parfois être prêt à prendre les plus grands risques pour vendre les choses les plus simples.»
![]() Trouver des pièces détachées dans un pays sous blocus depuis plus de 40 ans est un véritable casse-tête. | |
![]() Aiguiseur de couteaux. De nombreux Cubains sont obligés de cumuler des emplois pour s'en sortir ou de détourner une partie de leur production vers un marché noir florissant. |
![]() Vente de balais à la sauvette. Une activité illégale mais utile : ces balais sont quasiment introuvables dans les magasins officiels, où, en plus, ils valent deux fois plus chers. |
![]() Dans les rues de La Havane, tout le monde répare quelque chose avec les moyens du bord. |
Cuba, un paradis touristique, sauf pour les Cubains Cuba est donc en train de tourner une page de son histoire, mais cela n'affecte en rien pour l'instant l'industrie touristique qui est l'une des principales sources de devises pour l'île depuis un peu plus de 10 ans. L'île, connue pour ses longues plages de sable blanc, reste un paradis touristique... sauf pour les Cubains.
Cuba, un paradis touristique, sauf pour les Cubains
«Ici il n'y a pas d'endroit où aller quand on veut s'amuser, partout il faut payer en devises, en monnaie convertible »
![]() Faute de partir en vacances, les jeunes Cubains jouent dans la rue, au fil des jours. |
![]() Le Malecon, lieu incontournable pour les Havanais qui viennent y pêcher, se baigner, conter fleurette... |
![]() Même le prix des taxis collectifs, pour se rendre sur les premières plages de sable, sont inabordables pour beaucoup de familles havanaises. | |
![]() Les jeunes des quartiers les plus populaires n'ont pas les moyens de quitter la ville, même pour aller aux plus proches plages de sable, à 20km. |
![]() Faute de pouvoir quitter la ville, les jeunes se baignent depuis le Malecon, la célèbre digue qui protège La Havane des assauts de la mer. |
![]() Malgré des semi-remorques transformés en bus - des «camello» - il y a toujours un important déficit de transports publics dans tout l'île. |
La Santeria, des orishas très rentables
Les catholiques et les protestants cubains ont été appelés à prier pour leur Lider Maximo, tout comme les adeptes des religions afro-cubaines, de la Santeria notamment. Ce culte connaît un véritable boom sur l'île depuis 10 ans, mais avec la crise économique, les orishas - les saints afro-cubains - sont aussi devenus très rentables.
Les photos de ce reportage sont de Natalia Del Rio, antropologue, spécialiste de la Santeria et des cultes afro-cubains.
La santeria, des saints afro-cubains devenus très rentables
Reportage de Catherine Monnet
«Une initiation c'est un processus long et couteux, donc demander à quelqu'un de faire ça, pour le prêtre, c'est peut-être un moyen peu scrupuleux de résoudre ses problèmes économiques.»
![]() Autel dédié à Oshun, vierge de la charité. (Photo : Natalia Del Rio) | |
![]() Autel dédié à Changó, maître du feu et des éclairs. (Photo : Natalia Del Rio) |
![]() Danseur habillé aux couleurs de Changó, orisha maître du feu et des éclairs. (Photo : Natalia Del Rio) |
![]() La vierge de Regla représente l'orisha Yemaya. (Photo : Natalia Del Rio) |
![]() Autel préparé pour une scéance de spiritisme. (Photo : Natalia Del Rio) |
![]() Cérémonie purificatrice sur les bords du fleuve traversant La Havane. (Photo : Natalia Del Rio) | |
![]() Autel en l'honneur d'Oshun. |
![]() Offrandes pour les morts. (Photo : Natalia Del Rio) |
![]() Pendant une procession dédiée à la Vierge de Regla, une initiée emmène une poupée représentant son orisha à la mer. (Photo : Natalia Del Rio) |
L'informatique : une révolution sous contrôle Une semaine après l'annonce de la passation de pouvoir, les autorités cubaines ont lancé une chasse aux antennes paraboliques illégales, capables de recevoir une programmation américaine jugée subversive. L'accès aux chaînes satellites est strictement limité sur l'île, tout comme l'accès à internet, et ce même si le Lider Maximo a invité Cuba à se joindre à la révolution informatique mondiale.
L'informatique: une révolution sous contrôle
Reportage de Catherine Monnet
«Avoir internet, ce serait l'occasion d'avoir de l'information (...) ici on ne sait rien, on n'a accès à rien.»
![]() Dans les kiosques à journaux, seuls deux quotidiens officiels sont disponibles. | |
![]() Les tarifs de connection à internet (environ 5$ de l'heure) sont exorbitants pour les Cubains. |
![]() Il faut entre une demi-heure et une heure d'attente pour entrer dans l'un des 3 cybercentres de La Havane. |
![]() La Havane ne compte que trois centres informatiques ouverts au public, en dehors des « Joven clubs », les centres de formation à l'informatique pour les jeunes où l'accès internet est également limité. |
Des marchés libres, oui, mais hors de prix Aujourd'hui, à Cuba, il n'y a plus d'importantes pénuries et les étals des marchés ne sont plus vides comme lors de la grande crise économique du début des années 90, qui a suivi l'effondrement du bloc socialiste. Pour stimuler une production agricole moribonde, les marchés paysans ont été autorisés en 1994, mais désormais, le problème pour les ménagères cubaines, c'est tout simplement d'acheter.
Des marchés libres, mais chers
Reportage de Catherine Monnet
«Les paysans sont obligés de vendre une certaine quantité de leur production à l'Etat, le reste ils peuvent le vendre sur les marchés paysans à prix libres.»
![]() Marché paysan. |
||
![]() |
![]() | |
![]() Le choix ne manque plus sur les marchés paysans, mais les prix sont souvent trop élevés. |
||
![]() Vente de sucre en poudre américain dans une bodega (magasin d'Etat). Les Etats-Unis autorisent seulement l'exportation de produits alimentaires et de médicaments vers Cuba. |
![]() Dans une «bodega» (magasin d'Etat), sur le tableau sont inscrits les produits de rationnement en fonction de leur arrivage.
|
L'industrie du cigare
Les festivités prévues initialement pour célébrer l'anniversaire du lider maximo ont été annulées, toutefois 100 mille travailleurs des plantations sucrières sont conviés à célébrer ce dimanche l'anniversaire de Fidel Castro. L'industrie sucrière tient une place importante dans l'histoire de Cuba, tout comme l'industrie du cigare... le célèbre havane qui fait partie de l'image de marque du pays fait d'ailleurs l'objet d'un traitement particulier.
Cuba : l'industrie du cigare
Reportage à La Havane de Catherine Monnet
«Un bon rouleur doit fabriquer au minimum 110 cigares par jour, c'est son quota quotidien.»

(Photo : Habanos SA)

(Photo : Habanos SA)

(Photo : Habanos SA)
par Catherine Monnet
Article publié le 07/08/2006Dernière mise à jour le 10/08/2006 à TU
Réalisation multimédia : Claire Wissing