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Union européenne-Russie

Sommet d’Helsinki : des accords «a minima»

Le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen (à g.) et le président russe Vladimir Poutine au sommet UE-Russie d'Helsinki 

		(Photo : AFP)
Le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen (à g.) et le président russe Vladimir Poutine au sommet UE-Russie d'Helsinki
(Photo : AFP)
Le sommet d'Helsinki s'est quasiment terminé sur un échec en raison de la position intransigeante de la Pologne. Les pourparlers sur les approvisionnements en énergie n’ont pas commencé. Seule avancée de ce sommet : la disparition des surtaxes exigées par la Russie pour le survol de la Sibérie.

Le président de la Commission européenne a demandé au président Poutine de lever l'embargo russe sur la viande polonaise. José Manuel Duaro Barroso estime ce boycott  "disproportionné" d'un point de vue sanitaire.

En représailles à cet embargo, la Pologne a en effet bloqué l'ouverture des négociations d'Helsinki sur l'approvisionnement énergétique de l'Europe. Evidemment, ce serait mieux si le veto polonais était levé», avait reconnu à son arrivée le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, «mais nous allons continuer à discuter, il peut être surmonté». «Nous avons plusieurs autres dossiers à discuter. Nous travaillons ensemble sur des dossiers comme le Proche-Orient, l’Iran et la Corée du Nord», avait déclaré pour sa part la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner.

Le seul dossier réglé à l'occasion de ce sommet est celui de la suppression des surtaxes exigées par Moscou pour le survol de la Sibérie par les compagnies aériennes européennes : «La Russie est d’accord pour une réduction progressive de ces surtaxes jusqu’à leur suppression définitive fin 2013», a assuré la Commission européenne. Cette décision est assurément importante car l’UE avait fait de ce dossier une des conditions sine qua non de l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

«Ce problèmes [des surtaxes] était une épine dans les relations commerciales UE-Russie et sa  résolution est importante et montre que les deux parties peuvent résoudre leurs différends commerciaux par la négociation lorsqu’elles en ont la volonté», a souligné le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. Les Européens contestaient ces surtaxes qui, depuis 20 ans, représentaient en moyenne quelque 350 millions de dollars chaque année pour les compagnies européennes et qui, en 2006, ont même atteint 430 milliards de dollars selon le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot. «Cet accord améliorera significativement la compétitivité des compagnies aériennes et européennes et facilitera leurs opérations entre l’Europe et les marchés croissants d’Asie», s’est félicité Jacques Barrot.

Pas d'avancée sur l'énergie

Si les responsables européens sauvent la face avec cette résolution, il n’en demeure pas moins que le dossier sur la commercialisation des hydrocarbures, jugé vital par les 25 Etats membres, reste en rade. En dépit de tous les efforts qu’aura pu déployer cette semaine la Finlande pour tenter d’aplanir les différends, il n’y aura pas eu de coup d’envoi des négociations pour définir un nouvel accord de partenariat stratégique entre l’UE et la Russie, à propos de  la sécurité énergétique.

La Pologne est restée campée sur ses positions en maintenant son veto, alors que l’UE avait besoin de sa voix pour que la Commission européenne puisse mettre ce dossier à l’ordre du jour du Sommet. La Russie, de son côté, a maintenu l’embargo sur les produits d’origine alimentaire en provenance de la Pologne.

La situation est diversement appréciée en Russie. D’après le quotidien en ligne Gazeta.ru, le Kremlin se retrouve en position de force : le président russe expliquera que le gel de la situation revient à «la faute de l’UE». Le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta considère que «l’ombre de la question polonaise n’aura aucun impact sur les relations russo-européennes». A l’opposé des autres quotidiens, Kommersant estime que «le sommet est le plus catastrophique de l’histoire des relations entre la Russie et l’UE», ajoutant que «le veto polonais a vexé le Kremlin qui entendait présenter ce sommet comme un grand succès de la diplomatie russe».



par Dominique  Raizon

Article publié le 24/11/2006 Dernière mise à jour le 24/11/2006 à 16:38 TU