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Rwanda-France

Rupture des relations diplomatiques

Plusieurs milliers de Rwandais se sont rassemblés, le 23 novembre, dans le stade de Kigali pour manifester leur soutien au président Paul Kagame. 

		(Photo : AFP)
Plusieurs milliers de Rwandais se sont rassemblés, le 23 novembre, dans le stade de Kigali pour manifester leur soutien au président Paul Kagame.
(Photo : AFP)

Le souvenir du soutien de la France au régime du président Juvénal Habyarimana est resté une épine dans le pied des relations franco-rwandaises. L’actuel régime du président Paul Kagame n’a eu de cesse de reprocher à la France d’avoir armé le régime hutu qui «a planifié le génocide des Tutsis». La France dément «toute implication» dans cette affaire, mais les autorités rwandaises s’interrogent sur la détermination du juge français, Jean-Louis Bruguière, à prouver à tout prix leur responsabilité dans le génocide qui a frappé le pays.


Les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les proches du président Kagame et la demande formulée par le magistrat français pour que le président rwandais soit poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), sont la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

D'un commun accord entre Bruxelles et Kigali, la Belgique représentera désormais les intérêts de la France au Rwanda. Kigali n'admet pas les poursuites réclamées par le juge français Bruguière contre le président Kagame et 9 de ses proches. Et puis «la France est impliquée dans le génocide rwandais», a déclaré le président Kagame dans une interview accordée à la chaîne de télévision française i-Télé.

Paul Kagame

Le président rwandais

«Le monde aujourd’hui est à un stade où les puissants n’ont pas forcément raison comme se fut le cas à une époque.»

Dans la soirée du vendredi 24 novembre le gouvernement rwandais annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec la France. Cette décision implique la fermeture de toutes les institutions françaises au Rwanda. L’école française Saint-Exupéry de Kigali et le Centre culturel français doivent fermer leurs portes et leurs personnels doivent aussi quitter le pays au même titres que les diplomates et les fonctionnaires de l’ambassade et du consulat de France.

Charles Murigande

Ministre rwandais des Affaires étrangères

«A la lumière de toutes les actions entreprises par la France pour détruire notre gouvernement et peut-être même notre pays, nous avons décidé de mettre fin à nos relations diplomatiques.»

Kigali note que Paris a tout fait ces dernières années pour déranger le Rwanda au sein des organisations internationales. «L'affaire Bruguière» est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et qui pousse le Rwanda à rompre toutes relations diplomatiques avec la France. Paris regrette cette décision.

Jean-Baptiste Mattéi

Porte-parole du ministère français des Affaires étrangères

«Nous regrettons que les autorités rwandaises sanctionnent ainsi les relations entre nos deux pays.»

Selon maître Bourdon, un des avocats français des victimes du génocide rwandais, ce nouveau coup de froid entre le Rwanda et la France va rendre impossible toute coopération judiciaire entre Kigali et Paris.

Maître William Bourdon

L'un des avocats français des victimes du génocide rwandais

«Cette décision rend impossible toute forme de coopération judiciaire entre les deux pays.»



Article publié le 25/11/2006 Dernière mise à jour le 25/11/2006 à 16:20 TU

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Claudine Vidal

Sociologue de la violence, des guerres civiles, de la mémoire

«Entre la France et le Rwanda il y a un dialogue de sourds.»

[26/11/2006]

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