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Droits de l'homme

Le défi de la pauvreté

Bannière du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. 

		(Bannière : onu.org)
Bannière du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
(Bannière : onu.org)
Dans un message célébrant la journée internationale des droits de l’homme, Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, souligne que la misère met en danger les droits de l’homme. Chaque année, cette journée célèbre la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) de son côté, s'insurge contre la torture.

Le secrétaire général de l’Onu souligne que «la campagne menée pour mettre fin à la pauvreté est le principal défi moral de notre époque». Pour Kofi Annan, «les droits fondamentaux de la personne humaine – droit à des conditions de vie convenables, à l’alimentation et aux soins de santé indispensables, le droit à recevoir une éducation et à exercer un travail décent et le droit de ne pas subir de discrimination – sont précisément ce dont les plus pauvres ont le plus besoin. Cependant, étant affaiblis, les pauvres sont les moins aptes à défendre ces droits universels. Cette année, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, répondre à l’appel pour la lutte contre la pauvreté est une obligation, pas un acte de charité».

L'Assemblée générale des Nations unies, réunie au Palais de Chaillot, à Paris, le 10 décembre 1948, a adopté la Déclaration universelle des droits de l'homme. 

		(Photo : AFP)
L'Assemblée générale des Nations unies, réunie au Palais de Chaillot, à Paris, le 10 décembre 1948, a adopté la Déclaration universelle des droits de l'homme.
(Photo : AFP)

C’est la dernière fois que Kofi Annan intervient lors de cette célébration, en tant que responsable de l’Organisation. Il en a aussi profité pour mettre en évidence le fait que «les droits énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’homme seront de peu d’intérêt pour les millions d’habitants de la planète qui sont hantés par la maladie et par la faim. Aussi longtemps que ces fléaux resteront sans remède. Nous devons tous comprendre que partout où une famille entière doit survivre avec moins d’un dollar par jour et où des enfants meurent, faute des soins élémentaires qui auraient pu leur sauver la vie, la déclaration sonne creux. Le développement, la sécurité et les droits de l’homme sont indissociables».

La FIDH dénonce la torture et les fanatismes réligieux

La déclaration du secretaire général de l’Onu a été saluée par Sidiki Kaba, le président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui a souligné que «nous ne pouvons pas accepter qu’un milliard deux cents millions d’êtres humains soient incapables de se nourrir, de manger à leur faim, de se soigner ou de s’instruire. La pauvreté est une question majeure des droits de l’homme, parce que la pauvreté installe l’individu dans une violation en chaîne de tous ses droits».

Cet avocat sénégalais, qui préside depuis 2001 cette Fédération, nous a aussi déclaré qu’en matière de droits humains, «la question de la torture est une insoutenable réalité, une pratique odieuse. Elle est actuellement constatée à Guantanamo et à Abou-Ghraïb. Et surtout, elle est pratiquée par une grande puissance, une grande démocratie. Ce qui veut dire qu’une convention qui a été adoptée et ratifiée par beaucoup d’Etats des Nations unies, qui est la Convention contre la torture de 1984, est allègrement violée au nom de la lutte anti-terroriste par non seulement les Etats-Unis, mais par beaucoup d’autres pays».

Sidiki Kaba a aussi dénoncé les vols des avions de la CIA transportant «des présumés détenus pour aller les mettre dans des prisons secrètes, les torturer à fin de leur extorquer des aveux. Cela me fait dire que la mobilisation pour l’interdiction universelle de la torture est encore d’actualité». Le président de la FIDH a également dénoncé les manifestations d’intolérance religieuse et politique : «L'extrémisme conduit à des suicides de kamikazes, qui mettent en danger la vie d’innocentes victimes. On le voit en Irak et dans le cadre de la crise israélo-palestinienne. Tout cela montrant, de plus en plus, que l’arme de cette lutte est une arme dangereuse parce qu’elle est de nature à exposer la vie des autres, et en même temps à créer une situation d’incertitude dans beaucoup de pays. Le fanatisme est une arme redoutable et il faut le combattre parce qu’il mine toutes les sociétés».

Il ne faut pas oublier les droits de la femme

Dans ce même entretien, Sidiki Kaba a appelé au respect du statut de la femme, soulignant que «malheureusement, dans les pays du Sud, mais aussi dans les pays dits démocratiques, les femmes meurent parce qu’elles sont battues et parce qu’elles sont maltraitées par leurs maris. Cela nous paraît être extrêmement grave. Nous menons une campagne internationale pour qu’il y ait une égalité sans réserves, pour que la convention concernent l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes soit une réalité. Les réserves faites par beaucoup de pays musulmans doivent aussi tomber. L’égalité juridique entre l’homme et la femme doit devenir une réalité».   

Le président de la FIDH a aussi commenté la situation en Afrique, en matière de droits humains : «il y a un bilan mitigé, selon les régions, selon les pays. Ma préoccupation essentielle, c’est le Darfour. En deux ans de conflit il y eu 300 000 morts, un million de réfugiés, une situation genocidaire, des viols commis par les miliciens djandjawids, des exécutions, pillages, des incendies. C’est une sorte d’épuration ethnique tendant à faire changer la situation démographique, pour y installer d’autres populations. Cette situation est très grave et c’est pourquoi les résolutions des Nations unies doivent être respectées, notamment le déploiement des forces pour pouvoir s’interposer entre les belligérants au Darfour». 

Sidiki Kaba considère que la Déclaration universelle des droits de l’homme a pour objectif principal de poser le principe de la libération de l’homme, vis-à-vis de la terreur et de la misère. La Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée solennellement le 10 décembre 1948 par les 58 Etats qui constituaient alors l’Assemblée générale des Nations unies, lors d’une cérémonie au Palais de Chaillot, à Paris. Le premier article stipule que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité». 



par Antonio  Garcia

Article publié le 08/12/2006 Dernière mise à jour le 08/12/2006 à 18:52 TU

Le texte complet de la déclaration universelle des droits de l’homme est disponible sur le site des Nations unies :

http://www.un.org/french/aboutun/dudh.htm