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Libye

Peine de mort confirmée pour les infirmières bulgares et le médecin palestinien

Incarcérés depuis sept ans, les infirmières bulgares et le médecin palestinien avaient fait appel de leur condamnation à mort en mai 2004. La Cour suprême libyenne avait 
ordonné un nouveau procès qui a débuté en mai 2006. 

		(Photo : Sylvain Biville/RFI)
Incarcérés depuis sept ans, les infirmières bulgares et le médecin palestinien avaient fait appel de leur condamnation à mort en mai 2004. La Cour suprême libyenne avait ordonné un nouveau procès qui a débuté en mai 2006.
(Photo : Sylvain Biville/RFI)
La justice libyenne a rejeté l'appel des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien accusés en 1999 d’avoir délibérément inoculé le virus du sida à 426 enfants libyens, dont 52 sont décédés, à l’hôpital de Benghazi (nord-est). Mardi, à Tripoli, ils ont été condamnés à mort. La peine capitale avait en effet été à nouveau requise à leur encontre lors de la dernière audience, le 4 novembre dernier. Selon un de leurs avocats, les six condamnés vont à nouveau faire appel.

Les condamnés à mort vont faire appel de ce verdict «<em>ni juste, ni équitable</em>», selon l'un de leurs avocats, Me Emmanuel Altit qui déplore que «<em>tous les éléments qui prouvaient l'innocence des infirmières n'aient pas été pris en compte</em>». (Photo : Sylvain Biville/ RFI)
Les condamnés à mort vont faire appel de ce verdict «ni juste, ni équitable», selon l'un de leurs avocats, Me Emmanuel Altit qui déplore que «tous les éléments qui prouvaient l'innocence des infirmières n'aient pas été pris en compte».
(Photo : Sylvain Biville/ RFI)

Ce verdict soulève la consternation internationale.  Les infirmières et le médecin ont toujours clamé leur innocence. D’ailleurs, l’une des infirmières incriminée n’a jamais travaillé à l’hôpital de Benghazi. Leur procès, plusieurs fois suspendu, se base sur leurs aveux, extorqués sous la torture. Contre toute attente internationale, la Cour libyenne n’a pas retenu les conclusions d’un rapport d’experts, dirigé par le co-découvreur du virus du sida, le professeur français Luc Montagnier, qui  expliquait la propagation du virus dans l’hôpital par les mauvaises conditions d’hygiène. Le 6 décembre dernier, une nouvelle équipe de chercheurs a publié un important document retenant les mêmes conclusions dans la revue britannique Nature qui fait autorité dans le monde médical. En vain.

Sur 426 enfants libyens contaminés par le virus du sida, 52 au moins sont décédés. (Photo : Sylvain Biville/ RFI)
Sur 426 enfants libyens contaminés par le virus du sida, 52 au moins sont décédés.
(Photo : Sylvain Biville/ RFI)

Un jeune garçon de 8 ans serait mort ce mardi, après une fillette de 9 ans, le 24 octobre dernier. Les familles des victimes se sont pour la plupart déclarées convaincues de la culpabilité du personnel étranger de l'hôpital de Benghazi accusé par le pouvoir d'avoir délibérément contaminé leurs enfants.

 

 

 

Selon l'un des avocats des familles des victimes, Me Abdallah al-Moghrabi, «<em>cette condamnation n'annule pas la demande d'indemnités</em>». (Photo Sylvain Biville/ RFI)
Selon l'un des avocats des familles des victimes, Me Abdallah al-Moghrabi, «cette condamnation n'annule pas la demande d'indemnités».
(Photo Sylvain Biville/ RFI)

Depuis des années, les familles des victimes demandent depuis des dédommagements. Le 12 septembre dernier, ils ont réclamé 15 millions de dollars par enfant atteint. Mardi, à Tripoli, le tribunal a en outre condamné l'Etat libyen à verser pour chaque victime des indemnités qui devraient s'établir entre quelque 250 000 dollars au moins et jusqu'à 800 000 dollars.

 

 

Le 28 mai 2005, le président bulgare Georgi Parvanov avait rendu visite en Libye aux enfants contaminés. Aujourd'hui, Sofia adresse «<em>un appel pressant à la Libye pour qu'elle ne permette pas</em>» l'exécution de peines qu'elle juge iniques. (Photo : AFP)
Le 28 mai 2005, le président bulgare Georgi Parvanov avait rendu visite en Libye aux enfants contaminés. Aujourd'hui, Sofia adresse «un appel pressant à la Libye pour qu'elle ne permette pas» l'exécution de peines qu'elle juge iniques.
(Photo : AFP)

En décembre 2005 déjà, la Bulgarie, en partenariat avec l’Union européenne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avait constitué un fonds international pour aider la Libye à combattre le sida, assurer la mise aux normes de l’hôpital de Benghazi et dédommager les victimes ou leurs familles. Cela n’a pas suffi. La consternation internationale soulevée par le verdict du 19 décembre s'accompagne de vives protestations. Le président du Parlement bulgare, Georgi Pirinski estime pour sa part que «le tribunal libyen a lié l'énorme tragédie des enfants contaminés au travail de nos infirmières, induisant en erreur la société libyenne». Sofia bat le rappel de ses soutiens diplomatiques pour obtenir le retour des condamnées bulgares de Tripoli.



Article publié le 19/12/2006 Dernière mise à jour le 19/12/2006 à 10:36 TU

Audio

Le procès des infirmières bulgares en Libye

[20/09/2006]

Emmanuel Altit

Avocat de l'association Avocats sans frontière - France (ASF)

«Les infirmières bulgares et le médecin palestinien sont pris dans un grand jeu qui leur échappe complètement.»

[12/09/2006]

Sylvie Vartan

Chanteuse

«Le monde entier doit se lever contre cette injustice. On est coupable si on reste silencieux.»

[11/11/2005]

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