Libye
Peine de mort confirmée pour les infirmières bulgares et le médecin palestinien
(Photo : Sylvain Biville/RFI)
(Photo : Sylvain Biville/ RFI)
Ce verdict soulève la consternation internationale. Les infirmières et le médecin ont toujours clamé leur innocence. D’ailleurs, l’une des infirmières incriminée n’a jamais travaillé à l’hôpital de Benghazi. Leur procès, plusieurs fois suspendu, se base sur leurs aveux, extorqués sous la torture. Contre toute attente internationale, la Cour libyenne n’a pas retenu les conclusions d’un rapport d’experts, dirigé par le co-découvreur du virus du sida, le professeur français Luc Montagnier, qui expliquait la propagation du virus dans l’hôpital par les mauvaises conditions d’hygiène. Le 6 décembre dernier, une nouvelle équipe de chercheurs a publié un important document retenant les mêmes conclusions dans la revue britannique Nature qui fait autorité dans le monde médical. En vain.
(Photo : Sylvain Biville/ RFI)
Un jeune garçon de 8 ans serait mort ce mardi, après une fillette de 9 ans, le 24 octobre dernier. Les familles des victimes se sont pour la plupart déclarées convaincues de la culpabilité du personnel étranger de l'hôpital de Benghazi accusé par le pouvoir d'avoir délibérément contaminé leurs enfants.
(Photo Sylvain Biville/ RFI)
Depuis des années, les familles des victimes demandent depuis des dédommagements. Le 12 septembre dernier, ils ont réclamé 15 millions de dollars par enfant atteint. Mardi, à Tripoli, le tribunal a en outre condamné l'Etat libyen à verser pour chaque victime des indemnités qui devraient s'établir entre quelque 250 000 dollars au moins et jusqu'à 800 000 dollars.
(Photo : AFP)
En décembre 2005 déjà, la Bulgarie, en partenariat avec l’Union européenne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avait constitué un fonds international pour aider la Libye à combattre le sida, assurer la mise aux normes de l’hôpital de Benghazi et dédommager les victimes ou leurs familles. Cela n’a pas suffi. La consternation internationale soulevée par le verdict du 19 décembre s'accompagne de vives protestations. Le président du Parlement bulgare, Georgi Pirinski estime pour sa part que «le tribunal libyen a lié l'énorme tragédie des enfants contaminés au travail de nos infirmières, induisant en erreur la société libyenne». Sofia bat le rappel de ses soutiens diplomatiques pour obtenir le retour des condamnées bulgares de Tripoli.
Article publié le 19/12/2006 Dernière mise à jour le 19/12/2006 à 10:36 TU