Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Internet

Un nouveau défi pour Wikipédia

Le projet de Wikipédia n’a pas comme objectif de concurrencer le géant Google, mais devrait servir d’alternative aux internautes. 

		(Photo : wikipedia.org)
Le projet de Wikipédia n’a pas comme objectif de concurrencer le géant Google, mais devrait servir d’alternative aux internautes.
(Photo : wikipedia.org)
L’Américain Jimmy Wales, le co-fondateur de Wikipédia l’encyclopédie associative en ligne, vient de dévoiler son intention de lancer un moteur de recherche fonctionnant sur le même modèle. En quelques années, cette encyclopédie collective est devenue un véritable phénomène sur la toile, malgré quelques interrogations sur la validité des informations diffusées.

Depuis octobre 2006, Wikipédia est entré dans le Top 10 des sites les plus fréquentés sur la Toile mondiale. L’encyclopédie en ligne reçoit plus de 350 millions de visiteurs par mois. Sur la page d’accueil, une phrase résume la philosophie du site «Wikipédia est une encyclopédie libre, gratuite, universelle et multilingue, écrite coopérativement utilisant la technologie Wiki». La recette du succès de Wikipédia : une série d’articles rédigés par ses lecteurs, accessible gratuitement sur l’internet, au plus grand nombre, de la manière la plus simple qui soit. Issue de la mouvance du logiciel libre, Wikipédia est un site communautaire qui regroupe les contributions de milliers d’auteurs différents. Chaque internaute est ainsi autorisé à créer ou à modifier le contenu d’une page « wiki », contrairement au blog où seul l’auteur peut modifier ses textes.

Pour Wikipédia, tout est allé très vite. Depuis sa création en janvier 2001, près d’1,5 million d’articles ont déjà été écrits. Aujourd’hui, l’encyclopédie existe en 249 langues, la version francophone comptabilise à elle seule près de 150 000 textes, tandis que le Wikipédia anglophone en compte à ce jour plus de 450 000. La planète Wikipédia comprend également un dictionnaire (Wikitionary), un recueil de citations (Wikiquote) et un catalogue de documents historiques dans le domaine public (Wikisources).

Un moyen d’engendrer des revenus

Et Wikipédia ne compte pas s’arrêter là… Si l’on en croit Jimmy Wales, l’un des co-fondateurs de Wikipédia, le projet devrait s’enrichir dans les prochaines années d’un moteur de recherche fonctionnant sur le même modèle. C’est en tout cas ce qu’a annoncé l’Américain sur son blog le 27 décembre dernier. L’enjeu technique des moteurs est double : faire face au volume d’informations sur le Web qui est exponentiel, et arriver à avoir une certaine pertinence dans le milliard de documents indexés. Selon Jimmy Wales, «les moteurs tels que Google et Yahoo affichent des résultats pas toujours pertinents car les sites commerciaux ont appris à s’adapter à leurs algorithmes». Les sites commerciaux utilisent ainsi des mot-clefs qui leur permettent de se glisser en tête des résultats. La solution à ce problème passe, selon l'inventeur, par la communauté des internautes.

Dans le nouveau projet imaginé par Jimmy Wales, des groupes d’internautes constitueraient des bases de données de sites jugés fiables et augmenteraient ainsi la pertinence des résultats des recherches. «De la même façon que Wikipédia a révolutionné notre façon de penser sur les connaissances, nous avons l’opportunité de révolutionner notre façon de penser sur la recherche», a commenté Jimmy Wales. Un moyen également, pour la plate-forme communautaire, d’engendrer des revenus en se rétribuant grâce à la publicité car Wikipédia vit à l’heure actuelle grâce aux dons de particuliers et au mécénat d’entreprises. A terme, le projet n’a pas comme objectif de concurrencer le géant Google, mais devrait servir d’alternative aux internautes.

Reste un problème et de taille, la fiabilité des informations mises en ligne. La nature ouverte de ce type de site collaboratif est extrêmement intéressante, mais également vulnérable. Beaucoup s’interrogent sur la ligne éditoriale et sur la capacité des créateurs de Wikipédia à contrôler et vérifier l’information. Le principal argument que mettent en avant les détracteurs de Wikipédia est le manque de vérification. Les encyclopédies traditionnelles font écrire leurs articles par des chercheurs et les font vérifier par des experts. Face à ces critiques, Wikipédia insiste sur la nécessaire «neutralité du point de vue et la pertinence du contenu». A cet effet, tous les articles possèdent un onglet «discussions» où les opinions des rédacteurs peuvent s’exprimer sans empiéter sur le texte lui-même. Mais face aux nombreuses erreurs et coquilles relevées en ligne, la fondation Wikipédia a mis en place un collège d’administrateurs qui disposent de droits d’intervention étendus, comme la possibilité de protéger des textes contre la modification.



par Myriam  Berber

Article publié le 04/01/2007 Dernière mise à jour le 04/01/2007 à 17:48 TU