Russie-Biélorussie
Le pétrole coule à nouveau
(Photo: AFP)
Viktar Shykh
Ambassadeur de Biélorussie en France
«On dit que les bons comptes font les bons amis...»
«L'oléoduc «Droujba» fonctionne normalement», assure Sergueï Grigoriev, vice-président de l'opérateur public russe, Transneft, qui avait fermé l'oléoduc dans la nuit du 8 au 9 janvier, Moscou accusant Minsk de s'être servi au passage du pétrole destiné à l'Europe. Mais, finalement, dit-il, «la Biélorussie a restitué la totalité des 79 000 tonnes de pétrole détourné» et «Transneft a commencé à pomper du pétrole en direction de la Biélorussie à 8h22, heure de Moscou».
En fait, mercredi après-midi, le Premier ministre biélorusse, Sergueï Sidorski, avait annoncé l'annulation des taxes de transit que Minsk prétendait percevoir sur le pétrole russe destiné à l'Union européenne qui dépend de l'oléoduc Droujba pour un huitième de ses besoins pétroliers. La Biélorussie a dû céder aux représailles russes et renoncer aux 45 dollars de droits de douane qu'elle avait décidé d'imposer le 1er janvier dernier à chaque tonne de pétrole russe transitant sur son territoire. Il s'agissait alors pour Minsk de répliquer à la décision prise par Moscou quinze jours plus tôt de taxer désormais à 180 dollars la tonne ses exportations de pétrole jusque là libres de frais de douane pour la Biélorussie .
Jean-Frédéric Saumont
Envoyé spécial permanent de RFI à Moscou
«De guerre lasse, Minsk a fait machine arrière.»
A l'issue de ce premier round pétrolier inquiétant pour les clients européens de Moscou - l'Allemagne, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque en particulier-,les présidents russe et biélorusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, ont chargé leurs Premiers ministres respectifs de trouver au plus vite, d'ici vendredi, un accord sur le partage des droits à l'exportation du petrole. Moscou veut 85% de ces droits, les Biélorusses ne veulent pas céder plus de 60%.
Article publié le 11/01/2007 Dernière mise à jour le 11/01/2007 à 11:56 TU