Irlande du Nord
Une reconnaissance historique
Le Sinn Féin, le principal parti catholique d'Ulster, a accepté ce dimanche par un vote de ses délégués, de reconnaître la légitimité de la police nord-irlandaise, levant ainsi un obstacle majeur à la reprise du processus de partage du pouvoir en Ulster. Les chefs des gouvernements britannique et irlandais se félicitent de cette décision. La question de la police bloquait le processus de paix depuis de nombreuses années.
(Photo : AFP)
Au cours d'une conférence à Dublin, les délégués du Sinn Féin se sont prononcés massivement ce dimanche en faveur de la reconnaissance par leur parti de la légitimité de la PSN, la police nord-irlandaise, héritière de la police royale. Jusqu’ici, les catholiques avaient toujours estimé que la police était partiale et favorable aux protestants. Par ce vote, le Sinn Féin a levé le dernier obstacle important à la reprise du processus de partage du pouvoir entre les protestants unionistes et la minorité catholique républicaine.
L'assemblée et le gouvernement de Belfast, instaurés à la suite de l'accord du Vendredi Saint en 1998, sont suspendus depuis 2002. La Grande-Bretagne et la République d'Irlande avaient fixé au 26 mars la date limite pour que les partis nord-irlandais s'accordent sur un partage du pouvoir. Quant à la principale formation protestante d'Irlande, le Democratic Unionist Party, son leader, le pasteur Ian Paisley, avait déclaré qu'il refuserait de former un exécutif avec le Sinn Féin tant que le parti protestant n'aurait pas reconnu la légitimité de la police. C’est donc un pas important qui est aujourd’hui franchi.
Le président du Sinn Féin, Gerry Adams a félicité les délégués de son parti : «Aujourd'hui, vous avez créé la possibilité de changer pour toujours le paysage politique sur cette île». Le Premier ministre britannique Tony Blair s'est lui aussi réjoui de cette décision «historique». Son homologue irlandais, Bertie Ahern, a salué un vote qui «ouvre la voie à un soutien général au travail de la police en Irlande du Nord et qui est dans l'intérêt de tous». Les deux chefs de gouvernement doivent se rencontrer mardi pour discuter de la situation et des prochaines étapes du processus.
par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 29/01/2007 Dernière mise à jour le 29/01/2007 à 08:05 TU