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Irak

Achoura sanglante

Les commémorations du deuil chiite de l'Achoura, qui ont drainé cette année près de 1,5 million de pèlerins dans la ville sainte de Kerbala, ont été endeuillées par la mort de 38 fidèles chiites. Les victimes ont péri dans trois attaques dont un attentat suicide, mardi, au nord-est de Bagdad. Plus tard dans la journée, on apprenait que dix civils avaient été tués et seize autres blessés, dans la chute d'obus de mortier dans le quartier sunnite d'Adhamiyah (nord-est de Bagdad).

Les attentats commis en ce jour de deuil visaient essentiellement des pèlerins chiites rassemblés en foule pour commémorer l’Achoura. 

		(Photo : AFP)
Les attentats commis en ce jour de deuil visaient essentiellement des pèlerins chiites rassemblés en foule pour commémorer l’Achoura.
(Photo : AFP)

Le kamikaze et les poseurs de bombe ont frappé, à chaque fois, à proximité d'une mosquée chiite où les fidèles s'étaient massivement rassemblés. Ces attentats s'inscrivent dans un cycle de violences interconfessionnelles qui s'est accéléré depuis l'attaque perpétrée, il y a un an, contre l'un des hauts lieux du chiisme irakien, la mosquée de Samara. C'est dans cette ville que serait enterrés, selon la tradition chiite, les dixième et onzième imams, successeurs du prophète Mohamed.

La fracture confessionnelle se confirme

Les forces de sécurité irakienne ont d'ailleurs renforcé leur présence dans la ville. Mais c'est surtout à Kerbala que les policiers et militaires irakiens ont été déployés en force. C'est dans cette ville que se trouve la tombe de Hussein. Ce petit fils du prophète a été tué lors de la bataille de Kerbala, en 680. Une bataille qui marque l'émergence du culte du martyr chez les chiites et la confirmation de la rupture avec le sunnisme, courant principal de l'islam.

Plus de dix mille membres des forces de sécurité avaient été mobilisés pour éviter tout attentat, alors que plus d'un million et demi de pèlerins ont fait le déplacement. Plus que jamais, la fracture confessionnelle se confirme et l'Etat central irakien parait bien incapable d'y remédier.

par Franck  Weil-Rabaud

Article publié le 30/01/2007 Dernière mise à jour le 30/01/2007 à 13:09 TU