Réchauffement climatique
Tous citoyens de la Terre !
(Photo : AFP)
La conférence internationale «Citoyens de la Terre» s’est ouverte ce vendredi, à l’initiative du président français Jacques Chirac, dans la capitale française, regroupant à la fois des représentants de gouvernements et d'associations venant de soixante pays, ainsi que des hommes d'affaires et des scientifiques du monde entier. Jacques Chirac plaide pour une gouvernance écologique mondiale et la création d’une Organisation des Nations Unies de l’Environnement. Cette instance, selon les vœux du président français, fonctionnerait sur le modèle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle deviendrait «une conscience écologique du monde» et serait «dotée de pouvoirs pour faire appliquer ses décisions», souligne le chef d’Etat pour assurer une «action mondiale coordonnée».
Paul Vergès, président du Conseil régional de la Réunion et président de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) a été convié à participer à cette rencontre internationale, qui se tient au lendemain des travaux du GIEC. Le groupe intergouvernemental d’experts en climatologie a pointé l’urgence de la situation en dressant un constat alarmant des menaces qui pèsent sur l’environnement, faisant valoir que si les gouvernements ne prennent pas leur responsabilité pour freiner l’émission des gaz à effet de serre, les grands équilibres écologiques de notre planète seront en danger.
Harmoniser les législations.
En 2002, au sommet de la Terre de Johannesbourg, Jacques Chirac avait déploré : «La maison brûle et nous regardons ailleurs». Aujourd’hui, il attend de la conférence «un constat partagé et des propositions d’actions prioritaires». «Les Européens, globalement, sont d’accord avec cette initiative et l’objectif [de la conférence de Paris]», se réjouit le président. De facto, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, est intervenu en ce sens dès le début de la conférence, tout comme Rajendra Pachauri, le président du GIEC, ainsi que Bartholomé Ier, le patriarche œcuménique de Constantinople, engagé depuis dix ans dans la défense de l’environnement. Le président français déplore que les Etats-Unis, pays qui émet le plus de gaz à effet de serre, ainsi que l’Inde et la Chine, soient «tout à fait hostiles, pour ne pas avoir à remettre en question leur liberté d’action», à la lutte contre le réchauffement climatique.
L’idée de Jacques Chirac est de créer une instance qui harmoniserait les multiples législations sur l’environnement tout en veillant à ce qu’elles ne passent au second plan par rapport aux intérêts commerciaux. Pour cette conférence de Paris, six ateliers ont été organisés sur deux jours, les 2 et 3 février : lutte contre le dérèglement climatique, agir pour la sauvegarde de la biodiversité, combattre les pollutions et préserver la santé, faire de l’eau un enjeu partagé, inventer la croissance écologique et renforcer la gouvernance internationale de l’environnement. En clôture de la conférence, le 3 février, sera lancé l’Appel de Paris.
par Dominique Raizon
Article publié le 02/02/2007 Dernière mise à jour le 02/02/2007 à 14:06 TU