Irak
Nouveau dimanche sanglant à Bagdad
Au moins 60 personnes ont été tuées dimanche dans une série d'actes de violence à Bagdad, dont un double attentat à la voiture piégée dans un quartier majoritairement chiite de l'est de la capitale. Au lendemain de la visite surprise de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, ces actions meurtrières peuvent être considérées comme un revers pour les autorités irakiennes et pour les militaires américains, qui ont décidé récemment de renforcer dispositif de sécurité de Bagdad.
(Photo : AFP)
Selon des sources de sécurité, deux voitures piégées ont explosé dimanche après-midi à proximité d'un cinéma et d'un marché du quartier majoritairement chiite de Baghdad Jadida (Nouveau Bagdad), faisant au moins 56 morts. Les deux voitures étaient distantes de 20 mètres l'une de l'autre. La première a explosé en plein milieu d'un marché, la deuxième près d'un magasin de fournitures électriques, presque simultanément. Vers 16h00 (13h00 TU) des habitants cherchaient les corps de leurs proches parmi les étals du marché, sens dessus dessous après les explosions. Une longue colonne de fumée noire se dégageant de l'est de Bagdad était aussi visible du centre de la capitale, vers 15H30 (12H30 TU).
A peu près à la même heure, vers 15h00 (12h00 TU) un kamikaze a projeté sa voiture piégée contre un poste de contrôle tenu par des commandos du ministère de l'Intérieur dans le vaste quartier chiite de Sadr city (est), bastion de l'armée du Mahdi, la milice du chef chiite radical Moqtada al-Sadr, tuant un policier. Dix autres personnes, dont trois policiers, ont été blessées. Par ailleurs, en début de matinée, un tireur embusqué avait tué trois passants, dans une des principales rues du quartier central de Fadhel.
Le double attentat de Baghdad Jadida s'est produit alors que l'armée américaine avait annoncé avoir noté une baisse des violences depuis le lancement du plan de sécurité destiné à pacifier la ville. Le commandement militaire de Bagdad avait fait état, samedi, d'une baisse de 80% des actions terroristes. Les autorités irakiennes ont lancé officiellement ce plan, mercredi. Un plan qui prévoit des pouvoirs étendus pour l'armée et la police, entraînant la multiplication des opérations de ratissage un peu partout dans la capitale et l'installation de nombreux postes de contrôle supplémentaires et prévoyant aussi des fouilles au corps en pleine rue. Le plan de sécurisation de la capitale irakienne prévoit le déploiement d’un renfort de 85 000 hommes, dont 35 000 soldats américains.
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a effectué samedi une visite surprise à Bagdad pour soutenir ce dispositif de sécurité irako-américain. Ce plan, qui suscite de «nouveaux espoirs», doit «monter en puissance peu à peu», a déclaré, prudente, la secrétaire d'Etat américaine à des journalistes. Elle a toutefois insisté sur la nécessité de «progrès» sur le front de la réconciliation politique entre chiites - majoritaires dans le pays et au gouvernement - et sunnites, écartés du pouvoir après la chute du régime de Saddam Hussein. Sans un processus «intensément politique», a-t-elle insisté, le déploiement de forces dans la capitale et son quadrillage ne mettra pas durablement fin aux violences. Selon les Nation unies, quelque 17 000 personnes ont péri à Bagdad dans des violences confessionnelles en 2006. Deux soldats américains ont été tués samedi à Bagdad, dans des attaques séparées. Ces décès portent à 3 129 le nombre de militaires et personnels américains tués depuis le début de l’invasion de l’Irak, en mars 2003.
par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 18/02/2007 Dernière mise à jour le 18/02/2007 à 18:53 TU