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Grippe aviaire

Le H5N1 «encercle» Moscou

Après deux premiers cas de virus H5N1, de souche asiatique, détectés lundi dans des localités situées à environ 40 kilomètres au nord et au sud de la capitale, les services vétérinaires russes confirment cinq nouveaux foyers, dans un rayon plus large autour de Moscou. Les autorités sanitaires ne peuvent pas encore certifier qu’il s’agisse cependant de la même souche de grippe aviaire.

Le panneau indique que le village de Pavlovskoïe, à 30 km au sud de Moscou, est en quarantaine. C'est la première fois que la souche H5N1 de la grippe aviaire, potentiellement dangereuse pour l'homme, est décelée aussi près de la capitale russe. 

		(Photo : AFP)
Le panneau indique que le village de Pavlovskoïe, à 30 km au sud de Moscou, est en quarantaine. C'est la première fois que la souche H5N1 de la grippe aviaire, potentiellement dangereuse pour l'homme, est décelée aussi près de la capitale russe.
(Photo : AFP)

Le virus H5N1 a été détecté pour la première fois près de Moscou samedi 18 février 2007. Depuis, et jusqu’à ce jour, cinq foyers ont été signalés autour de la capitale. Lundi, le ministre russe des Situations d’urgence a annoncé que plus de cent-cinquante millions de doses de vaccins contre la grippe aviaire, destinés aux volailles, ont été distribués pour faire face à la menace de propagation de l’infection.

Les premiers cas de grippe aviaire avaient été relevés, en 2005, en Sibérie -dans les régions du sud et du centre- puis, en août 2006, dans 93 localités en Russie méridionale et en Sibérie. Fin janvier 2007, la maladie a ressurgi dans la région de Krasnodar, au sud du pays, dans trois élevages avicoles à Labinsk, à Oupornaïa (district de Labinsk) et à Borodinskaïa (district de Primorsko-Akhtarsk).

La maladie se rapproche alors de Moscou : les deux premiers cas H5N1 ont été détectés près de la capitale, samedi dernier, près de Domodedovo, à 37 kilomètres au sud de la capitale, et à Zvenigorod, situé à 46 kilomètres au sud. Les analyses du virus ont confirmé qu’il s’agissait de la souche asiatique, hautement pathogène -celle-même qui s’est propagée jusqu’en Europe et en Afrique.

Le marché aux oiseaux, une plaque tournante

Mardi, Alexeï Alexeyenko, porte-parole du Service fédéral russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor), a annoncé la découverte d’au moins sept localités infectées. «La présence du virus H5N1 est [notamment] confirmée à Taldom, à 110 kilomètres au nord de Moscou, à Podolsk, 43 kilomètres au sud,  et à Naro-Fominsk, 70 kilomètres au sud également. Mais, a précisé Alexeï Alexeyenko, on ne sait pas encore de quelle variante il s’agit. On ne le saura que dans deux jours avec les résultats d’analyse». Nicolaï Vlassov,  chef des services vétérinaires fédéraux, s’attend à la découverte d’autres foyers de la maladie «dans les deux-trois prochains jours».

 «Mille quatre cents volailles ont été abattues ainsi que deux cents autres provenant de fermes et de basses-cours de la région [de Moscou]», a déclaré Alexeï Volkov, chef des Services vétérinaires de la capitale. Quant à l’origine du virus, elle a été déterminée, «il s’agit du Marché aux oiseaux situé à l’entrée sud-est de la capitale, où ont été achetées les volailles», selon les déclarations d’Alexeï Alexeyenko. C'est un marché où les Moscovites peuvent acheter des animaux de basse-cour et des animaux de compagnie.

«La période d’incubation chez les poulets est assez courte. Après la fermeture du marché [ce jour, mardi], nous pouvons compter quatre jours et, après cela, il ne devrait plus y avoir de nouveaux foyers», a affirmé Alexeï Volkov. Ce dernier a toutefois reconnu qu’il n’était pas exclu que, si des oies ou des canards ont été achetés sur ce marché, de nouveaux cas apparaissent plus tard, le délai d’incubation étant plus long chez ces volatiles.

Ces dernières mesures internes au pays s’ajoutent aux limitations provisoires d’importations de produits avicoles (volailles vivantes, œufs incubés, viande), en provenance de Grande-Bretagne : l’Agence fédérale de contrôle vétérinaire avait pris cette décision, début février, «eu égard au foyer de grippe aviaire du sous-type H5 décelé au Royaume-Uni, dans le comté de Suffolk».

Aucun décès humain n’a été enregistré jusqu’à ce jour en Russie, depuis le début de l’épizootie en 2003.



par Dominique  Raizon

Article publié le 20/02/2007 Dernière mise à jour le 20/02/2007 à 13:41 TU