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Présidentielles 2007

Bayrou chiffre son projet

François Bayrou, le candidat UDF, propose notamment que chaque entreprise puisse créer deux emplois nouveaux supplémentaires sans charge pendant cinq ans  

		(Photo : AFP)
François Bayrou, le candidat UDF, propose notamment que chaque entreprise puisse créer deux emplois nouveaux supplémentaires sans charge pendant cinq ans
(Photo : AFP)
François Bayrou, le candidat du parti centriste à l’élection présidentielle, a présenté ses propositions en matière économique. Avec une idée de base simple : l’équilibre des dépenses et des recettes. Les 21 milliards d’euros de dépenses seront compensés par 21 milliards d’économies, soit un coût zéro pour l’Etat. Au centre des priorités : réduction des déficits publics, adaptation des 35 heures, plan national pour les PME, évolution des régimes spéciaux de retraite, allégements fiscaux pour stimuler l’embauche.

Après la candidate socialiste, c’est au tour du leader centriste de livrer un chiffrage précis de ses engagements. En présence notamment de l’ancien président du Crédit Lyonnais Jean Peyrelevade et des économistes Jean-Claude Casanova et Christian Saint-Etienne, François Bayrou a présenté, vendredi 23 février, son projet axé sur la «social-économie» : « C’est la vision contemporaine de notre modèle républicain français, qui accepte la modernité, connaît les défis de la mondialisation, donne la priorité à la formation de tout un peuple comme une arme principale de la compétition».

Un rendez-vous important à deux mois du premier tour, d’autant que les intentions de vote portent François Bayrou au-delà de 15%. François Bayrou présenté comme le «troisième homme», comme «l’arbitre de la présidentielle», chiffre à 21 milliards d’euros son programme de «social-économie», les dépenses étant équilibrées par 21 milliards d’économies. François Bayrou assure que ce coût n’entraînera «aucune augmentation des prélèvements obligatoires».

Avec comme priorité : la lutte contre la dette. «Le déficit actuel de l’Etat ne soutient plus la croissance, mais au contraire la freine», aime à rappeler le président de l’UDF. Il propose de supprimer en trois ans les 22 milliards d’euros de déficit de fonctionnement du budget de l’Etat. Il table, pour ce faire, sur une prévision de croissance annuelle de 2% et une hausse des prix de 1,8%, permettant une augmentation de recettes de 14 milliards par an. Le candidat UDF cultive également sa différence sur le plan économique. Aussi propose-t-il d’inscrire dans la Constitution, «l’interdiction, pour le gouvernement, de présenter un budget en déficit de fonctionnement».

«Un pays pro-entreprise et pro-recherche»

Concrètement, les économies de 21 milliards seront trouvées dans quatre domaines : la réduction des exonérations de charges, la suppression progressive des niches fiscales, les économies liées à la modernisation de l’Etat et celles provenant des collectivités locales. Pour créer des emplois, le candidat du centre propose de freiner le poids des cotisations sociales tout en les répartissant différemment. Les exonérations seront concentrées progressivement, en trois ans, sur les petites et moyennes entreprises et sur les salaires inférieurs à 1,3 smic (c-à-d inférieur à 1600 euros) ; soit neuf milliards d’euros d’économies. François Bayrou compte aussi faire 4 milliards d’euros d’économies, grâce au plafonnement progressif des niches fiscales. En pratique, il propose de plafonner à 8000 euros les avantages fiscaux nés du cumul des niches. Une  stratégie qui sera fixée sur trois ans. Par ailleurs, il compte faire 3 milliards d’économies sur le contrat de solidarité entre l’Etat et les collectivités locales. Enfin, la modernisation de l’Etat devrait rapporter 5 milliards.

Selon le candidat centriste, le problème de la France ne porte pas sur la demande et la consommation, mais sur l’investissement et le travail. Son programme repose sur l’idée de «faire de la France un pays pro-entreprise et pro-recherche ». Le candidat UDF propose notamment que chaque entreprise puisse créer deux emplois nouveaux supplémentaires sans charge pendant cinq ans et de majorer à 35% le paiement des heures supplémentaires. Selon les calculs de son entourage, cette mesure devrait permettre de créer entre 80 000 et 100 000 emplois par an, ce qui représenterait, au bout de cinq ans, une réduction de deux points du taux de chômage. Au chapitre de l’aide aux entreprises, il propose d’instaurer un «small business act » à la française, à l’image de ce qui se fait aux Etats-Unis, pour les très petites et moyennes entreprises. Il s'agirait d’instaurer d’abord un environnement fiscal et juridique plus favorable, ensuite de réduire leurs délais de paiement et de favoriser leur accès aux marchés publics. François Bayrou s’engage également à augmenter le budget de la recherche et à exempter d’impôts les revenus des brevets déposés par les chercheurs français.

Autre priorité : la réforme des retraites, qu'il soumettra à référendum afin que ce qui aura été décidé soit «incontestable, pérenne et s'impose à tout le monde». Evoquant le droit à la retraite, François Bayrou souhaite «revaloriser les petites retraites» et «donner la liberté à chaque actif de choisir l'âge de son départ à partir de 60 ans».



par Myriam  Berber

Article publié le 23/02/2007 Dernière mise à jour le 23/02/2007 à 15:36 TU