Proche-Orient
Abbas demande le soutien de Paris
Le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré, samedi à Paris, Jacques Chirac pour expliquer les tenants et aboutissants de son accord sur un gouvernement d’union nationale avec le mouvement de résistance islamique (Hamas). L’accord de la Mecque, conclu le 8 février en Arabie Saoudite entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, prévoit notamment la mise en place d’un gouvernement palestinien d’union censé mettre fin à une grave crise politique interne qui a dégénéré ces derniers mois en combats meurtriers entre partisans des deux mouvements.
Le gouvernement sortant contrôlé par le Hamas est boycotté et privé d’aides financières par l’Occident en raison de son refus de reconnaître explicitement l’existence d’Israël, les accords israélo-palestiniens passés et de renoncer à la violence comme l’exige le Quartette international sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu). Or, l’accord de la Mecque stipule que le prochain gouvernement d’union, que le Premier ministre sortant issu du Hamas Ismaïl Haniyeh a été chargé de former s’engagera à « respecter les accords passés ».
Un « grand ami des Palestiniens
Abbas avait rencontré, mercredi à Londres, le Premier ministre Tony Blair auquel il a demandé d’intercéder auprès des Etats-Unis pour qu’ils acceptent ce nouveau gouvernement. Vendredi, il avait également vu la chancelière allemande Angela Merkel pour ce même dossier. Samedi à Paris, le président palestinien a demandé « le soutien et l'appui » de Jacques Chirac. Le président français a, pour sa part, souligné qu’il appartenait aux différents acteurs que la mise en place d’un gouvernement d'union «soit confirmé dans la réalité et dans les faits ». Jacques Chirac a aussi rappelé que, pour la communauté internationale, « il y avait notamment la reconnaissance des engagements de l'Organisation de libération de la Palestine, dont Abbas est le chef ». « Et c'est un point évidemment important », a souligné le président français en allusion au processus d'Oslo et à une reconnaissance de l'Etat d'Israël. L'accord de La Mecque constitue « un premier pas vers la prise en compte des conditions du Quartette », a-t-il dit, selon l'Elysée.
Mahmoud Abbas a aussi plaidé pour « la fin du boycottage financier injuste imposé aux siens » et tenté de convaincre les Européens de lever le gel des aides aux Territoires palestiniens. En effet, depuis janvier 2006 et l’entrée du Hamas au gouvernement, l’Union européenne et les Etats-Unis ont décidé de suspendre leurs aides vers l’Autorité palestinienne et Israël de geler les fonds qui devraient revenir aux Palestiniens. Dans les territoires, la situation est plus que critique. Selon les Nations unies, 65% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et près d’un tiers de la population active est au chômage. Avant de partir, Mahmoud Abbas a aussi chaleureusement salué le soutien constant de Jacques Chirac aux Palestiniens, alors que le mandat du président français touche à sa fin. « Vous êtes un grand chef d'Etat, un grand ami auquel nous exprimons beaucoup de respect. Vous jouissez d'une grande considération dans le cœur du peuple palestinien » , a affirmé Mahmoud Abbas.
par Myriam Berber
Article publié le 24/02/2007 Dernière mise à jour le 24/02/2007 à 15:21 TU