Union européenne
Les dirigeants des 27 adoptent la déclaration de Berlin
La chancelière allemande Angela Merkel, présidente en exercice de l'UE et les présidents de la Commission et du Parlement européens José Manuel Barroso et Hans-Gert Pöttering ont signé en grande pompe ce document au Musée historique allemand, sur l'avenue Unter den Linden, en présence des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne. «Notre chance pour nous, citoyennes et citoyens de l'Union européenne, c'est d'être unis», souligne la déclaration, adoptée à l'issue de difficiles tractations entre Berlin et les capitales de l'UE ces dernières semaines. Cette déclaration fixe 2009 comme objectif d'entrée en vigueur d'un nouveau traité, après l'échec de la Constitution européenne. Mais le président polonais, Lech Kaczynski, a estimé que la mise en oeuvre d'un nouveau traité européen avant 2009 était «irréaliste».
(Photo: Reuters)
«Nous mettons en œuvre nos idéaux communs au sein de l'Union européenne. L'homme est au cœur de notre action. Sa dignité est inviolable. Ses droits sont inaliénables. Femmes et hommes sont égaux. Nous devons relever de grands défis qui ignorent les frontières nationales. Notre réponse c'est l'Union européenne. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons préserver notre idéal européen de société dans l'intérêt de tous les citoyens de l'Europe. Ce modèle européen concilie réussite économique et solidarité sociale. 50 ans après la signature des traités de Rome, nous partageons l'objectif d'asseoir l'Union européenne sur des bases communes rénovées d'ici les élections au Parlement européen de 2009». Par cette dernière phrase, les 27 s'engagent à tout faire pour qu'entre en vigueur à cette date un nouveau traité facilitant le fonctionnement des institutions européennes, et remplaçant le traité constitutionnel rejeté en 2005 par référendum en France et aux Pays-Bas.
Cette déclaration ouvre ainsi officiellement la renégociation du texte, dont la chancelière allemande a souligné qu'elle voulait préserver la substance, même si certains pays y rechignent, comme la Grande-Bretagne, la Pologne ou la République tchèque. Mme Merkel, M. Barroso et M. Pöttering ont signé le texte au nom des trois institutions de l'UE, en même temps qu'elle était lue publiquement. Les dirigeants de chaque pays n'ont pas signé individuellement ce texte, qui n'a pas de valeur contractuelle. Devant les dirigeants de l'Union européenne assis en demi-cercle dans une cour intérieure, devant l'ensemble des drapeaux des 27, Mme Merkel a souligné que «les succès de l'intégration européenne nous ont permis de vivre dans un état de paix et de liberté. Ce qui a commencé il y a 50 ans à Rome, tout cela doit continuer», a-t-elle dit, rappelant que le rideau de fer «avait divisé» sa propre famille. «Rien de tout cela ne va de soi. Tout doit être sans cesse consolidé et défendu. S'arrêter signifie reculer. Créer un climat de confiance nécessite des années. Une nuit suffit pour le perdre», a-t-elle souligné.
Thierry Parisot
Envoyé spécial de RFI à Berlin
«Angela Merkel estime que les Européens doivent assumer toutes leurs responsabilités.»
De son côté, le chef du gouvernement italien et ex-président de la Commission européenne Romano Prodi a présenté l'Union comme «l'antidote aux maux de l'Europe, aux maux du passé, aux poussées d'orgueil d'un continent qui a été sur le point de se suicider. L'Europe existera si elle sait exister à l'extérieur, si elle sait répondre notamment aux défis du climat, de l'énergie, du terrorisme international», a-t-il souligné. «Mais elle a «besoin aussi de retrouver un peu de sa folie créative des débuts». Une fois la lecture de la déclaration terminée, un orchestre a entamé l'hymne européen, l'Ode à la Joie de Beethoven.
par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 25/03/2007 Dernière mise à jour le 25/03/2007 à 10:23 TU