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Tchad-Soudan

Incursion militaire au Darfour

Le président sud-africain Thabo Mbeki (g) est arrivé ce mardi à Khartoum pour rencontrer son homologue soudanais Omar al-Bachir dans le cadre d'une médiation concernant le Darfour. 

		(Photo : AFP)
Le président sud-africain Thabo Mbeki (g) est arrivé ce mardi à Khartoum pour rencontrer son homologue soudanais Omar al-Bachir dans le cadre d'une médiation concernant le Darfour.
(Photo : AFP)

L’armée tchadienne a fait, lundi 9 avril, une incursion dans la province soudanaise du Darfour. Des échanges de tirs ont eu lieu notamment à For Baranga, une localité située à environ 25 kilomètres de la frontière tchadienne. Les autorités soudanaises menacent de riposter à cette attaque qui, selon Khartoum, a provoqué la mort de 17 policiers et soldats, ainsi que des victimes civiles. Le gouvernement tchadien, qui a exprimé ses «regrets», réfute l’accusation d’attaque délibérée contre les Soudanais. N’Djamena reconnaît cette incursion mais s'est justifiée en invoquant un «droit de poursuite» contre des rebelles de la Concorde nationale tchadienne (CNT), qui auraient l’appui de Khartoum.  


La tension entre le Tchad et le Soudan est lié au conflit du Darfour, qui a fait au moins 200 000 morts depuis quatre ans. 

		(Carte : GéoAtlas/RFI)
La tension entre le Tchad et le Soudan est lié au conflit du Darfour, qui a fait au moins 200 000 morts depuis quatre ans.
(Carte : GéoAtlas/RFI)

L’armée tchadienne a lancé lundi une attaque sur les positions des rebelles de la CNT qui s’étaient emparés d’Amdjérima, près de la frontière soudanaise. Après des survols d’hélicoptères et des frappes la semaine dernière, l’armée tchadienne est parvenue à pénétrer dans cette localité qui était devenue le fief de ce groupe rebelle, dans l’est du Tchad. A la suite de la reprise de cette position, les troupes tchadiennes ont franchi la frontière avec le Soudan. Elles sont ainsi tombées sur des soldats et des policiers soudanais à For Baranga. Les autorités de N’Djamena affirment que leurs troupes ont ensuite fait usage de leur droit de poursuite «reconnu par le droit international», mais qu’il s’agit d’un accident, tout en accusant les forces de Khartoum «d’assurer les arrières des assaillants».

Hourmadji Moussa Doumgor

Porte-parole du gouvernement tchadien

«Le Tchad ne savait pas que l'armée soudanaise assurait les arrières des assaillants.»

Le gouvernement tchadien affirme que ses forces ont été attaquées par trois mouvements rebelles : la CNT du docteur Al-Djineidi, l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) de Mahamat Nouri et le Rassemblement des forces pour le changement (RFC) de Timane Erdimi. Mais, selon nos informations, c’est bien l’armée tchadienne qui a attaqué les forces de la CNT.

Pour sa part, le Soudan a affirmé que les troupes tchadiennes ont bien pénétré dans son territoire, entraînant des affrontements qui auraient fait 17 morts et 40 blessés, parmi les soldats et policiers soudanais, ainsi que «d’importantes pertes» civiles. 

Al-Sidik

Porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères

«Le communiqué des militaires fait état de 17 morts côté soudanais et ne parle pas de victimes côté tchadien.»

Le ministre tchadien des Affaires étrangères Ahmat Allami a reçu mardi à N’Djamena l’ambassadeur du Soudan pour lui exprimer les «regrets» de son gouvernement, au sujet de cet accrochage en territoire soudanais. Le gouvernement tchadien affirme que «c’est en pourchassant les rebelles que nous nous sommes retrouvés face à l’armée soudanaise». Ahmat Allami va se rendre cette semaine à Khartoum, dans le cadre d’une «mission d’explication». 

Les présidents tchadien Idris Déby et soudanais Omar al-Bachir ont signé début février à Tripoli un accord de non-agression, sous la médiation du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Ce traité est resté lettre morte. Le Soudan et le Tchad s’accusent mutuellement de soutenir des mouvements rebelles hostiles à leurs gouvernements respectifs. Le président soudanais a affirmé, à plusieurs reprises, que N’Djamena soutient des rebelles au Darfour, ce qui est nié par les Tchadiens. Depuis quatre ans, la guerre civile dans cette province orientale soudanaise a fait au moins 200 000 morts et provoqué le déplacement de milliers de réfugiés dans l’est du Tchad. Malgré les efforts de la communauté internationale, les deux Etats refusent le déploiement à leur frontière d’une force des Nations unies.  



par Rédaction  Internet

Article publié le 10/04/2007 Dernière mise à jour le 10/04/2007 à 17:27 TU