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Darfour

Escarmouches contre l’Amis

Cinq soldats du contingent sénégalais de la force de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Amis) ont été tués après une attaque attribuée à l’Armée de libération du Soudan (SLA), dans le Darfour.

Depuis 2004, la force de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Amis) a perdu une quinzaine d’hommes. 

		(Photo: AFP)
Depuis 2004, la force de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Amis) a perdu une quinzaine d’hommes.
(Photo: AFP)

Un détachement de soldats sénégalais de la force de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Amis), a été attaqué le dimanche 1er avril en début de soirée. L’attaque a eu lieu à un point d’eau, Umm Barru, dans le nord-ouest du Darfour lorsque ce groupe allait relever une autre équipe. Quatre soldats sénégalais sont morts sur le coup alors qu’un cinquième a succombé à ses blessures, le lendemain, avant que les secours n’arrivent sur les lieux. Selon un porte-parole de l’armée sénégalaise, trois assaillants ont été tués. Le contingent sénégalais compte 538 hommes sur 7 000  que compte l’Amis. Cette force de l’Union africaine déployée au Darfour depuis 2004 a déjà perdu une quinzaine d’hommes.

«Les attaques dont sont victimes les civils ainsi que les soldats de l’Amis au Darfour sont inacceptables», a déclaré le ministère français des Affaires étrangères qui rejoint la longue liste des condamnations de ces attaques. L’Union africaine (UA) exprime son indignation et déplore que «les soldats africains, venus aider à établir la paix au Darfour, soient la cible de telles attaques». Alpha Oumar Konaré, le président de la Commission de l’UA, s’est dit «profondément choqué et triste» et il a évoqué à nouveau la création d’une force conjointe UA-Onu.

Par ailleurs, le 31 mars dernier, l’hélicoptère transportant le commandant de l’Amis a échappé à des tirs au dessus du Darfour. L’UA profite de cette situation pour insister sur la vulnérabilité de ses troupes mal équipées et des moyens financiers qui lui manquent pour répondre aux besoins réels de l’Amis. Il faut rappeler que des centaines de véhicules de la Mission africaine au Soudan ont été volés ces derniers mois.

Ban Ki-moon croit au dialogue

Les conséquences du conflit du Darfour sont aussi ressenties chez les voisins tel que le Tchad. Ndjaména accuse les milices arabes «Janjawids», alliées du gouvernement de Khartoum, de mener des attaques en territoire tchadien contre les populations civiles. Les autorités tchadiennes signalent que, le 31 mars dernier, 29 civils auraient été tués par ces miliciens qui ont mis le feu à deux villages, Tiero et Morina, à l’est du Tchad vers la frontière avec le Darfour. Selon le ministre tchadien de la Communication, Hourmadji Moussa Doumgor, «l’intervention des forces de l’ordre et de sécurité a permis de repousser l’essentiel de ces assaillants qui ont laissé dans leur fuite 25 morts ainsi que 4 chevaux et 5 chameaux». Ces derniers affrontements très meurtriers ont également mis quelque 8 000 personnes «dans la nature, sans abri et totalement démunies de tout», signale le gouvernement tchadien.

Le refus de Khartoum d’accepter le déploiement de 17 000 soldats supplémentaires et de 3 000 policiers de l’Onu participe à l’insécurité dans la région. Pour forcer la main au président soudanais, Omar el Bechir, Londres et Washington militent pour des sanctions contre le Soudan qui seraient décidées par le Conseil de sécurité de l’Onu. Mais avant cette ultime étape, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, demande qu’on accorde encore un peu de temps à la diplomatie. Une mission d’experts de l’Onu devrait se rendre prochainement au siège de l’UA à Addis-Abeba pour discuter des détails techniques d’un déploiement au Darfour de soldats sous mandat de l’Onu. Par ailleurs, les 16 et 17 avril à New York, se tiendront des consultations entre l’Onu et l’UA à propos du Darfour.   



par Didier  Samson

Article publié le 03/04/2007 Dernière mise à jour le 03/04/2007 à 15:45 TU