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Algérie

Les attentats revendiqués par al-Qaïda au Maghreb

Dès l'annonce de l'attentat, les services de secours et les enquêteurs se sont rendus devant le Palais du gouvernement. 

		(Photo : Reuters)
Dès l'annonce de l'attentat, les services de secours et les enquêteurs se sont rendus devant le Palais du gouvernement.
(Photo : Reuters)

33 personnes ont été tuées, et 222 autres blessées, dans deux attentats quasi simultanés perpétrés mercredi matin à Alger, selon le bilan provisoire de la Protection civile algérienne. Ces attentats suicide perpétrés, selon des sources sécuritaires, au moyen de voitures piégées, sont les premiers dans le centre d'Alger depuis plusieurs années. Dans la soirée, un interlocuteur se présentant comme un porte-parole du mouvement al-Qaïda au Maghreb (ancien GSPC) a revendiqué les deux attentats d'Alger, dans un appel téléphonique à la chaîne du Qatar Al-Jazira. L'organisation terroriste affirme que ces attentats ont été perpétrés par trois kamikazes, dont elle publie des photos dans un communiqué mis en ligne sur un site internet islamiste, souvent utilisé par le réseau d'Oussama ben Laden. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a exprimé son «horreur» et son «indignation».


Les attentats visant le Palais du gouvernement dans le centre d'Alger et à proximité du commissariat de police de Bab Ezzouar, une zone résidentielle, ont fait 33 morts et 222 blessés, selon le dernier bilan du ministère algérien de l'Intérieur. 

Les deux attentats ont eu lieu quasi-simultanément vers 10h45 (9h45 TU). A la mi-journée, des débris de verre jonchaient le sol sur un rayon de deux à trois cents mètres, à l'entrée du Palais et sur l'esplanade de l'immense bâtisse de plusieurs étages qui abrite, notamment, les services du ministère de l'Intérieur. Un épais nuage de fumée noire se dégageait du lieu de l'explosion, très violente.

L'autre attentat s'est produit près du commissariat de Bab Ezzouar, immense zone d'habitations abritant notamment l'université des sciences et des technologies.

Dans la soirée, un interlocuteur se présentant comme un porte-parole du mouvement al-Qaïda au Maghreb (ancien GSPC, Groupe salafiste pour la prédication et le combat) a revendiqué les deux attentats d'Alger, dans un appel téléphonique à la chaîne du Qatar Al-Jazira, ainsi que les explosions de Casablanca, mardi.

Vaste opération de ratissage en Kabylie

(Carte : RFI)
(Carte : RFI)

Il s'agit d'actes «criminels et lâches commis au moment où le peuple algérien demande la réconciliation nationale», a déclaré, à la radio algérienne, le chef du gouvernement algérien, Abdelaziz Belkhadem, qui est indemne.

Selon la charte sur la réconciliation nationale, entrée en vigueur en février, les islamistes qui ont déposé leurs armes peuvent bénéficier d'une grâce présidentielle, à condition de n'être pas impliqués dans des meurtres, des sabotages et des actes de terrorisme.

Plus de 2 000 personnes ont été libérées aux termes de cette charte. Quelque 300 islamistes armés ont déposé leurs armes et ont bénéficié de la grâce présidentielle.

Ces deux attentats surviennent cinq jours après un dur accrochage entre l'armée et un groupe islamiste, samedi soir à Ain Defla (ouest d'Alger), au cours duquel neuf militaires ont été tués, alors qu'à l'est, l'armée mène depuis près de vingt jours une vaste opération de ratissage en Kabylie.

Ces attentats à Alger interviennent au lendemain d'actions terroristes à Casablanca. Dans un quartier populaire de la capitale économique du Maroc, trois kamikazes ont fait exploser leurs charges mardi, un quatrième a été abattu avant d'actionner ses explosifs et un policier a été tué.

Hosni Habidi

Chercheur algérien, spécialiste du monde arabo-musulman

«Au Maroc comme en Algérie, les attentats surviennent dans des moments difficiles.»



par Rédaction Internet  (avec AFP)

Article publié le 11/04/2007 Dernière mise à jour le 11/04/2007 à 12:41 TU