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Energie

Les compagnies pétrolières se tournent vers l’éolien

Des politiques d’incitation ont été mises en place ces dernières années, mais l’éolien reste cher. 

		(Photo : AFP)
Des politiques d’incitation ont été mises en place ces dernières années, mais l’éolien reste cher.
(Photo : AFP)
Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a inauguré, mercredi 18 avril, un nouveau parc éolien en mer, au large des Pays-Bas. Il s’agit du troisième champ offshore au monde par la taille et le plus important en Europe. Shell mais aussi BP et Total… Les groupes pétroliers misent désormais sur les énergies renouvelables. Objectif : réduire les émissions responsables du réchauffement climatique ainsi que la dépendance face au pétrole.

Depuis mercredi matin, trente-six turbines transforment désormais le vent en électricité en pleine mer au large des côtes néerlandaises. D’une capacité de 108 mégawatts (MW), le parc éolien maritime de Noordzeewind a coûté plus de 200 millions d’euros. De quoi produire de l’électricité verte pour 100 000 foyers aux Pays-Bas. Ces parcs éoliens maritimes ou terrestres offriraient-ils la solution miracle au réchauffement climatique de la planète ? Les écologistes le pensent. Les compagnies pétrolières également.

Il y a près de dix ans, une multinationale comme Shell a décidé d’ajouter un cinquième métier à ses quatre secteurs d’activité : la production de pétrole, le raffinage et la distribution, le gaz et le charbon et la pétrochimie. Shell est aussi engagé dans le projet du parc maritime éolien de London Array, dans l’estuaire de la Tamise, destiné à desservir la région londonienne. Outre-Atlantique, le groupe anglo-néerlandais est aussi très actif notamment aux Etats-Unis, où il a construit de nombreux parcs éoliens terrestres dans les vastes espaces du Texas et du Midwest. D’autres groupes pétroliers ont investi le secteur éolien. British Petroleum dispose  actuellement de deux parc aux Pays-Bas, Total avec seulement cinq éoliennes en activité entend accroître ces capacités.

La France est à la traîne

La production d’électricité par énergie éolienne connaît, depuis ces dernières années, un développement très rapide dans le monde, notamment en Europe. L’Allemagne, l’Espagne et le Danemark sont les trois pays en pointe. Si le Danemark et l’Angleterre sont en tête pour les installations maritimes, l’Allemagne est numéro un en ce qui concerne l’éolien terrestre. Le Danemark, qui fut le pionnier en pariant sur l’éolien dès le premier choc pétrolier en 1973, est le pays le plus impliqué dans ce secteur au monde. Aujourd’hui, 20% des besoins en électricité y sont déjà couverts à l'aide de cette filière. Pariant sur la viabilité à long terme de l’éolien, d’autres pays européens ont, eux aussi, décidé de développer cette énergie. C’est notamment le cas de l’Italie et du Portugal. La France est toujours à la traîne avec son parc de 0,757 gigawatts (GW). L’Association européenne de l’énergie éolienne estime que 12% de la consommation mondiale d’électricité en 2020 pourrait être couverte. Le parc éolien mondial devrait atteindre 95 GW en 2008 , dont 65 GW en Europe, avec un marché annuel dépassant ainsi 13 milliards d’euros.

L’avènement de ce nouveau marché fait naître une bataille entre les groupes qui veulent contrôler le développement de cette énergie renouvelable. Que ce soit EDF Energie nouvelles, Théolia ou Areva en France, Gamesa en Espagne, les valorisations en bourse s'envolent pour les fabricants d'éolienne et les opérateurs de cette énergie. Et certains d’évoquer une bulle spéculative. L'effondrement des cours n'est cependant pas pour demain car les gouvernements, en Europe, subventionnent de plus en plus l'éolien. Des politiques d’incitation ont été mises en place ces dernières années, mais l’éolien reste cher. En France, par exemple,  EDF achète le kWh au prix de 6,6 centimes d’euro, tandis que le coût de production du nucléaire revient à 2,7 centimes d’euro le kWh. Le coût n’est pas le seul frein à l’exploitation. L’éolien n’a pas que des partisans. Certaines associations comme «la Fédération Vent de colère » dénoncent les nuisances sonores ou encore l’impact sur les paysages.  



par Myriam  Berber

Article publié le 18/04/2007 Dernière mise à jour le 18/04/2007 à 15:19 TU