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Mali

L'opposition conteste la réélection annoncée d'ATT

Le président sortant du Mali, Amadou Toumani Touré, a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour selon les résultats «complets provisoires». 

		(Photo: Reuters)
Le président sortant du Mali, Amadou Toumani Touré, a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour selon les résultats «complets provisoires».
(Photo: Reuters)
Amadou Toumani Touré, le président sortant devrait être réélu dès le premier tour du scrutin présidentiel du 29 avril avec 68,31% des voix, selon les résultats publiés par le ministère de l’Administration territoriale et qualifiés de «complets provisoires». Le président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita, arrive en deuxième position, mais loin derrière le président sortant avec 18,59% des voix. Le taux de participation, comme d’habitude très faible, a été de 36,17%. La principale coalition de l'opposition a annoncé le dépôt d'un recours devant la Cour constitutionnelle.

«Les résultats complets provisoires» donnés par le ministère de l’Administration territoriale sont les suivants :

Nombre d'électeurs inscrits:      6 884 524

Nombre de votants:                  2 490 396

Bulletins nuls:                            201 403

Bulletins valablement exprimés: 2 288 993

Taux de participation:                36,17%

 

Amadou Toumani Touré :     68,31%  (1 563 640)

Ibrahim Boubacar Kéita :     18,59%     (425 609)

Tiébilé Dramé :                     2,94%      (67 349)

Oumar Mariko :                    2,72%      (62 321) 

Mamadou Sangaré :             1,54%      (35 432) 

Soumeylou Boubèye Maïga: 1,41%      (32 385) 

Mme Sidibé Aminata Diallo:  0,50%      (11 456)

Madiassa Maguiriraga :         0,28%      (6 632)

L’opposition persiste et signe. Avant même l’annonce de la réélection du président Amadou Toumani Touré, par le ministère de l’Administration territoriale, chargé de la centralisation des résultats, l’opposition a réclamé l’annulation du scrutin. Les seize partis politiques regroupés au sein du Front pour la démocratie et la République (FRD) et qui ont présenté quatre candidats à l’élection présidentielle, se sont retirés de tous les organes de décompte des bulletins et de publication des résultats, exigeant l’annulation du scrutin du 29 avril. «Ces résultats sont pour nous sans aucun intérêt, nous maintenons notre décision de demander l’annulation des ces résultats devant la Cour constitutionnelle», a déclaré à l’AFP, Djiguiba Kéita, porte-parole du FDR.

La polémique enfle à Bamako. L’opposition crie à la «mascarade électorale» alors que le camp présidentiel se réjouit que son champion passe «haut la main», dès le premier tour. L’élection présidentielle du 29 avril tourne à la démonstration de force entre deux camps politiques qui s’accusent mutuellement de «mauvais perdant» et de «tripatouillage».

Pour Moutanga Tall, porte-parole du candidat président et membre de la coalition de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) des 40 partis politiques qui soutiennent «ATT», «les dépouillements sont faits sur la foi des procès verbaux de chaque bureau de vote et signés par les délégués de tous les candidats». Selon lui, l’importance de l’écart de voix, entre le président sortant et son suivant, expliquerait «le comportement de l’opposition» qui veut ainsi masquer «sa débâcle».

Pour l’instant, «la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a été saisie d’aucune plainte pour fraude», a déclaré  Fodié Touré le président de la Céni. Mais un des avocats du FDR, Me Mamadou Gakou, a déclaré à l’AFP qu’il rédigeait une plainte pour demander une annulation «pure et simple du scrutin». A l’annonce des résultats officiels, les recours doivent être déposés dans les quarante-huit  heures auprès de la Cour constitutionnelle qui aura autant de temps pour statuer.  



par Didier  Samson

Article publié le 03/05/2007 Dernière mise à jour le 03/05/2007 à 16:23 TU