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Espagne

ETA a fait voler en éclat la trêve

22 mars 2006 : trois membres de l'ETA annoncaient un cessez-le-feu permanent. 

		(Photo : AFP)
22 mars 2006 : trois membres de l'ETA annoncaient un cessez-le-feu permanent.
(Photo : AFP)
Quinze mois après avoir annoncé un «cessez-le-feu permanent», l’organisation terroriste basque, ETA, a donc mis un terme à cette trêve, ce qui a provoqué les condamnations unanimes de la classe politique et l’embarras du Premier ministre José Luis Zapatero.

Avec note correspondant à Madrid, François Musseau

On parle depuis des mois d’un vrai processus de paix entre Madrid et ETA pour mettre fin à quarante ans d’attentats qui ont fait près de 820 morts. On parle d’une chance historique, la meilleure chance qu’aurait jamais eu un gouvernement espagnol pour en finir avec ce fléau qui, toutes les enquêtes d’opinion le disent, demeurent la préoccupation numéro un des Espagnols. Pourquoi, alors, ETA a fait voler en éclat ce cessez-le-feu qu’elle avait elle-même décrété en mars 2006 ? C’est aujourd’hui la question qu’on se pose en Espagne.

Depuis des mois, d’importants leaders séparatistes basques sont les premiers à dire que la lutte armée n’a aucun avenir, que jamais la violence permettra d’obtenir l’indépendance, qu’il faut se limiter à faire de la politique. Il y a des raisons à ce retour à la violence. Et elles tiennent à une frustration. Au sein d’ETA, on serait prêt à disparaître, mais à la condition d’obtenir un prix politique, comme la reconnaissance du droit à l’autodétermination basque ou le rattachement de la Navarre au pays basque. Or Madrid ne veut pas céder là-dessus. En gros, on refuse de s’autodissoudre, car on a peur que ces quarante ans de lutte armée apparaissent comme ce qu’ils sont, c’est-à-dire des morts et des assassinats inutiles. 

Article publié le 06/06/2007 Dernière mise à jour le 06/06/2007 à 08:00 TU