Territoires palestiniens
Abbas dissout le gouvernement et proclame l'état d'urgence
(Photo : AFP)
Le président palestinien Mahmoud Abbas a décidé jeudi soir de limoger le gouvernement dominé par le Hamas et de proclamer l'état d'urgence dans les territoires palestiniens. La journée a été marquée par des violences encore accrues dans la bande de Gaza.
Alors que les combattants du Hamas sont sur le point de prendre le contrôle de la ville de Gaza, l’organisation islamiste annonce avoir exécuté Samih al-Madhoune, un chef militaire important des Brigades, liées au Fatah. La garde présidentielle de Mahmoud Abbas ne défend plus que les bureaux de la présidence, ultime symbole de l'Autorité palestinienne. Cette prise de contrôle de Gaza par le Hamas peut avoir des conséquences politiques encore difficiles à mesurer.
C'est un scénario que beaucoup redoutent dans la région : une partition de fait des territoires palestiniens. La Cisjordanie au Fatah de Mahmoud Abbas et la bande de Gaza au Hamas. Les Israéliens ont même trouvé des noms à ces deux entités : Hamastan et Fatahstan.
Qui a intérêt à un tel divorce politique et territorial des rivaux palestiniens? Certainement pas Israël qui verrait naître une entité islamiste à moins de 100 kilomètres de Jérusalem et de Tel Aviv.
Certainement pas le président Mahmoud Abbas, ni l'OLP, ni le Fatah qui perdraient définitivement le peu de légitimité qui leur reste à la tête du peuple palestinien.
Les pays de la région aussi redoutent la déstabilisation régionale que provoquerait l'établissement d'un pouvoir exclusivement Hamas dans la bande de Gaza.
Quand au Hamas lui-même, on peut se demander quel intérêt il aurait à s'emparer du pouvoir et à l'exercer de façon autarcique sur un territoire minuscule et isolé.
Pour éviter une telle catastrophe, l'idée d'une force internationale est de plus en plus sérieusement évoquée, mais le Hamas annonce qu'il la combattrait comme une force d'occupation.
par RFI
Article publié le 14/06/2007 Dernière mise à jour le 14/06/2007 à 11:46 TU
