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Données personnelles

Google pour un standard international

Une quantité colossale d'informations d'ordre privé circule par le moteur de recherche et les autres sites internet du géant Google. 

		(Montage : RFI)
Une quantité colossale d'informations d'ordre privé circule par le moteur de recherche et les autres sites internet du géant Google.
(Montage : RFI)
Google propose de réfléchir à la création d’un standard international de protection de données sur Internet. Critiqué par les associations de défense des libertés, le numéro un mondial de la recherche en ligne veut désormais apparaître comme le défenseur de la protection de la vie privée sur Internet.

La protection de la vie privée en ligne est désormais au cœur des préoccupations de Google. Depuis quelques mois, le leader de la recherche sur le Net s’est engagé dans une politique de protection des données personnelles. En avril dernier, le géant de Moutain View a annoncé une réduction de la durée de conservation des « logs » de connexion, ces données (mots clés, adresse IP et cookies -petits logiciels espions qui enregistrent les habitudes de navigation- ) qui permettent d’identifier les internautes. Devant les dénonciations des associations de défense des libertés, Google a accepté de ne plus conserver ces informations indéfiniment, mais seulement pour une durée de 18 mois.

Cette fois, le moteur de recherche veut aller plus loin. Selon des informations rapportées par le quotidien britannique Financial Times, Peter Fleischer, le responsable des questions de la confidentialité chez Google, devrait proposer, vendredi 14 septembre, lors d’une conférence organisée par l’Unesco sur «l’éthique et les droits de l’homme dans la société de l’information d’aujourd’hui», de réfléchir à un standard international de protection de données sur internet. « Il faut que l’utilisateur sache précisément que à quelles fins, les données sont collectées et qu’il puisse contrôler l’usage qui en est fait », explique Peter Fleischer dans les colonnes du journal.

Une action coordonnée des Etats

Google est sur le pied de guerre. Dans un premier temps, Il devrait se concerter avec ses concurrents, Yahoo, Microsoft et AOL, de manière à parler d’une seule voix lors de la conférence de Montréal qui réunira, le 24 septembre, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et ses homologues européens, réunis au sein du groupe dit « de l’article 29 ».

La protection de la vie privée sur internet passe également par un cadre législatif adéquat dans tous les pays, avec des pouvoirs de sanction. Selon Google, les textes encadrant la protection des données sont aujourd’hui dépassés. Alors que les Etats-Unis ne disposent d’aucun cadre juridique global, la conception européenne établit un véritable droit de propriété de l’individu sur les données personnelles les concernant. C’est la directive européenne du 24 octobre 1995 qui fait la référence en la matière. Ce texte admet que la circulation des données personnelles nécessite une protection particulière et oblige les Etats membres à harmoniser leurs législations nationales. Mais il faut attendre la directive de 1998 pour interdire leur transmission à des entreprises dont le pays d’origine ne se conformerait pas aux règles européennes.

Google, ardent défenseur de la protection des données, on a du mal à y croire. En juin dernier, l’entreprise américaine s’est vue décerner par l’ONG britannique « Privacy International » la dernière place d’un classement sur la confidentialité. Google indexe tout : blogs, photos satellites de la Terre et de l’espace (Google Earth). Il photographie des rues (Google Maps), scanne des millions de livres dans les bibliothèques mondiales et le contenu de votre ordinateur (Google Desktop). En 2006, il a acheté le plus grand site d’échanges de vidéos, YouTube, puis l’une des plus puissantes régies publicitaires sur internet, DoubleClick. Celui que l’on décrit comme « le Big Brother du village global » accumule des milliards de données sur ses utilisateurs. L’anonymat sur le service de messagerie «Gmail» est également une illusion. Google finance ce service de courrier gratuit par l'affichage de liens publicitaires sélectionnés en fonction des mots contenus dans le message.

Ce que craint le plus Google, c’est la perte de confiance des utilisateurs, reconnaissait en avril dernier Peter Fleischer. A l’évidence, la société a décidé avec cette proposition de standard international de protection des données de défendre son image de marque.



par Myriam  Berber

Article publié le 14/09/2007 Dernière mise à jour le 24/05/2008 à 22:58 TU