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Affaire Arche de Zoé

La plupart des enfants ne sont pas orphelins

Quelques-uns des 103 enfants à Abéché, dans l'est du Tchad qui devaient être accueillis en France.  

		( Photo : Reuters )
Quelques-uns des 103 enfants à Abéché, dans l'est du Tchad qui devaient être accueillis en France.
( Photo : Reuters )

L’Unicef, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont publié ce jeudi un communiqué rassemblant les premiers éléments de leurs entretiens avec 91 des 103 enfants que l’association l’Arche de Zoé voulait conduire en Europe. Sur la nationalité des enfants, et sur leur statut d'orphelins, les témoignages semblent en contradiction avec les affirmations de l'ONG française.


Les témoignages ont été recueillis à l’orphelinat d’Abéché, auprès de ceux des enfants qui sont en âge de parler, puisque les plus âgés ont à peine dix ans, et les plus jeunes un an. Après une semaine d’entretiens, les éléments recueillis « suggéreraient que 85 d’entre eux proviennent de villages de la région frontalière entre le Tchad et le Soudan, situés dans les zones d’Adré et Tiné » selon le communiqué commun des ONG.

La plupart des villages en question seraient situés côté tchadien, selon la porte-parole du HCR à Abéché. Pour autant, la nationalité des enfants sera difficile à établir, car la mobilité est grande dans la région, et les familles souvent transfrontalières ou nomades. Le CICR devrait se rendre très prochainement dans les villages désignés par les enfants.

Annette Rehrl

Porte-parole du HCR à Abéché

«On sait maintenant que les enfants nous ont dit qu'ils habitaient un certain village au Tchad. Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont Tchadiens ou Soudanais, cela ne veut rien sur leur nationalité, avec tous les mouvements qu'on a ici entre le Soudan et le Tchad...»

Par ailleurs, le communiqué affirme que : « 91 des enfants se sont référés à un environnement familial constitué d’au moins une personne adulte qu’ils considèrent comme un parent ». Le texte ajoute « Les entretiens se poursuivent avec les douze autres afin de recueillir des informations permettant d'avancer dans la recherche de familles et/ou de proches. »

La tâche des enquêteurs est ardue pour reconstituer le parcours des 103 garçons et filles « à la fois en raison du nombre d'enfants, de leur jeune âge et de l'importance d'obtenir un maximum d'informations le plus vite possible, […] tout en préservant le bien-être et l'équilibre de ces jeunes enfants. » Les entretiens vont donc se poursuivre dans les prochains jours, et les informations recueillies devront être précisées et vérifiées sur le terrain.

Pendant ce temps, les neuf Français – sept membres de l’Association l’Arche de Zoé, et deux journalistes qui effectuaient un reportage sur l’opération – sont toujours au commissariat d’Abéché, inculpés d’enlèvement de mineurs et d’escroquerie. Ils encourent des peines de 5 à 20 ans de travaux forcés. Les sept Espagnols de l’équipage de l’avion qui devait ramener les enfants en Europe et le pilote belge sont, eux, poursuivis pour « complicité ».

Le président français Nicolas Sarkozy a demandé hier soir, lors d'un entretien téléphonique avec le chef de l'Etat tchadien Idriss Déby, « la libération dans les meilleurs délais des journalistes français ».

Par ailleurs, toujours ce jeudi, le président Deby est retourné à Abéché et a souhaité la libération des journalistes et des hôtesses tout en rappelant qu'une procédure est en cours et qu'il n'a pas à «forcer la main à la justice tchadienne».

Idriss Deby

Par Sonia Rolley

«Nous devrions faire la différence entre les journalistes qui font leur travaille d’information et le responsable de cette ONG.»



par RFI

Article publié le 01/11/2007 Dernière mise à jour le 01/11/2007 à 15:35 TU

Les documents

Communiqué commun HCR, CICR, Unicef