par RFI
Article publié le 23/11/2007 Dernière mise à jour le 23/11/2007 à 23:03 TU
Des enfants devant les locaux désaffectés du HCR, dans lesquels s'était installée l'équipe d'Eric Breteau (Children Rescue) à Adré.
(Photo : Marie-Pierre Olphand/RFI)
L'instituteur de l'école pilote d'Adré a beau faire la morale à la centaine d'élèves qui l'entourent, rien n'y fait. Les enfants, âgés de 6 à 10 ans, prennent à partie les deux étrangers qui les ont approchés ce vendredi matin, à la sortie de l'école.
Excités, ils crient « voleurs, voleurs d'enfants » et préviennent leur maître que « la journaliste est en train de lui voler sa voix, en l'enregistrant avec un micro ».
Ils jettent du sable, des noyaux de fruits et finalement des pierres. Le maire appelle la gendarmerie à la rescousse.
Cet incident isolé reflète, en partie, l'état d'esprit des adultes de cette ville frontalière avec le Soudan. L'étranger inspire maintenant, la méfiance. Le proverbe arabe dit bien « si un serpent t'a déjà mordu, tu auras peur désormais, d'une corde que tu vois au sol ».
Un responsable de la ville regrette: « Ces gens-là, ces gens de l'Arche de Zoé, ont sali l'image de la France ». Une autre autorité confie: « Emilie m'a déçue. On se parlait, on était amies ».
La compagne du patron de l'association a, en effet, passé un mois dans la ville. Aujourd'hui, seul le drapeau de Zoé flotte au dessus du siège qui a été fermé par les autorités. Des personnes n'ont pas encore oublié « ces Blancs qui ont emmené avec eux, 11 enfants de la ville ».
Sept enfants d'un autre village, Guilané avait été confiés à l'Arche de Zoé.
« Depuis 3 ans, les attaques se sont multipliées dans la zone et plus aucun enseignant n’accepte de venir ici. »