Article publié le 24/11/2007 Dernière mise à jour le 24/11/2007 à 23:08 TU
Le patriarche chrétien maronite Nasrallah Sfeir accueille Fouad Siniora, Premier ministre libanais, ce 24 novembre, avant son départ pour Bkerki, au nord de Beyrouth.
(Photo : Reuters)
Pour la deuxième fois de leur histoire, les Libanais se retrouvent sans président de la République. Le mandat d'Emile Lahoud a expiré vendredi à minuit, alors que le Parlement a une nouvelle fois échoué à désigner un successeur. Le Parlement a prévu une nouvelle concertation vendredi prochain, le 30 novembre, pour tenter de s'entendre sur son éventuel successeur. Mais rien n'est moins sûr. En attendant, le Premier ministre Fouad Siniora qui jouit du soutien des puissances occidentales, affirme que son gouvernement assumera pleinement l'intérim des pouvoirs présidentiels comme le prévoit la Constitution. Il n'est pas certain que l'opposition avec laquelle il est engagé depuis près d'un an dans un bras de fer, le laisse faire. En tout cas, les Libanais dans leur très grande majorité assistent impuissants à ce blocage politique et craignent qu'il ne bascule en confrontation ouverte. Des Libanais qui méditent avec anxiété sur les dures réalités de leur Histoire.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Pour la première fois depuis l'indépendance en 1943, le Liban est sans président chrétien maronite. Les pouvoirs du chef de l'Etat ont échu au Premier ministre sunnite, conformément aux dispositions de la Constitution.
Conscient de la gravité de la situation, le Premier ministre Fouad Siniora s'est rendu ce samedi chez le patriarche maronite, Monseigneur Sfeir pour exprimer sa tristesse du fait que le poste de président de la République soit vacant.
Cette situation d'exception ne doit pas durer, a affirmé le Premier ministre. Mais en même temps, il a rappelé que son gouvernement est légitime et assume ses responsabilités, selon la Constitution.
Ce revers vécu comme un drame par les maronites n'a pas unifié leurs rangs. Bien au contraire. Le principal chef chrétien de l'opposition, Michel Aoun a appelé les politiques et notables de sa communauté à de vastes concertations, la semaine prochaine pour examiner les moyens de faire face à cette situation exceptionnelle.
Mais un autre chef chrétien, allié de la coalition gouvernementale, a très vite décliné l'invitation. Samir Geagea a fait assumer à Michel Aoun, l'échec de l'élection présidentielle, lui reprochant son alliance avec le Hezbollah.