Article publié le 24/11/2007 Dernière mise à jour le 24/11/2007 à 06:55 TU
Revue d'une garde d'honneur libanaise par Emile Lahoud, quelques heures avant son départ de la présidence.
( Photo : Reuters )
Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
Le Liban n'a plus de président, mais la constitution libanaise apporte une réponse à ce vide : en cas de vacance de la présidence, c’est le Premier ministre qui assure l’intérim.
Quant à l’armée, pratiquement tous ses effectifs sont depuis 2, 3 jours déployés dans tout le pays, et au vu et au su de tout le monde. Le chef d’état-major avait d'ailleurs lancé une mise en garde très ferme il y a 3 jours, à la veille de la fête de l’indépendance : « Toute atteinte à la sécurité sera considérée comme un acte de trahison contre le pays ».
En de telles circonstance, on peut considérer la déclaration du président Emile Lahoud cette nuit comme une sorte de baroud d’honneur. D’ailleurs on n'a noté aucune réaction du côté du chef d'état-major, dont on sait que c’est un légaliste, et qui a même un temps été présenté comme un éventuel « présidentiable », ce qui serait anti-constitutionnel.
L'attente se poursuit donc, dans les même conditions que ces dernières semaines. Le gouvernement va expédier les affaires courantes, mais sans plus ; il s'agit d'un gouvernement d’union nationale, récusé par l’oposition, et dont les ministres chiites ( de l’opposition donc) ont démissionné depuis plusieurs mois, tout en continuant eux aussi d’expédier les affaires courantes.
C’est une situation très étrange, bloquée, qui laisse le pays en panne, notamment sur le plan socio économique. Une situation potentiellement très dangereuse, qui se poursuit donc faute d’accord entre la majorité et l’opposition sur le nom d’un futur président, qu’il faut élire au parlement à la majorité des 2/3 si l’on veut respecter la Constitution...ce qui implique l’accord du camp chrétien maronite du général Aoun et l'accord des partis chiites, dont le Hezbollah.
Qu'est-ce qui peut changer d'ci une semaine, nouvelle date pour l'élection espérée de ce fameux président de consensus que tout le monde attend ? Si l’on en croit certains députés de la majorité rencontrés hier apres l’échec de l’élection, c’est à Damas que les choses peuvent évoluer, à Téhéran, et à Washington.
Tout le monde attend la conférence d’Annapolis sur le Proche-Orient, qui pourrait, espèrent les plus optimistes, déboucher sur de nouveaux équilibres sous-régionaux qui permettraientt une sorte de rapprochement dans le pays entre les sunnites, que soutient Riyad, et les chiites, que soutiennent l'Iran et la Syrie.
Ce qui est le plus encourageant, c’est qu’il semble qu’il y ait au moins un consensus entre les camps politiques adverses pour éviter la violence, au moins pour le moment.
Ecouter
Député du Hezbollah
« Tous les Libanais s'attendaient à avoir un nouveau Président ce soir. Il faut donner encore plus de temps à l'espoir pour trouver un consensus ».
24/11/2007 par Edmond Sadaka
Ministre libanais des finances
« Nous avons organisé les finances de manière à ce que les recettes soient supérieures aux dépenses... Nous avons financé d'avance tous nos besoins pour les 3 prochains mois... »
24/11/2007 par Husseini Hassan
Député de la majorité anti-syrienne
« La chambre s'est donné une semaine de plus pour arriver à une formule de compromis, parce que le sommet d'Annapolis pourrait avoir des répercussions sur notre fonctionnement interne ».
24/11/2007
Porte-parole du courant patriotique libre de Michel Aoun (opposition pro-syrienne)
« On est triste parce que le Liban vit une crise institutionnelle. Pour la première fois de notre histoire, le président quitte ses fonctions alors que son successeur n'est pas trouvé... Je crains le pire pour l'avenir ».
24/11/2007 par Nicolas Falez
Lire