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Algérie/France

Nicolas Sarkozy dénonce le colonialisme

par  RFI (avec AFP et Reuters)

Article publié le 04/12/2007 Dernière mise à jour le 04/12/2007 à 00:11 TU

Au premier jour de sa visite en Algérie, Nicolas Sarkozy a dénoncé le colonialisme, sans toutefois présenter les excuses de la France.

Nicolas Sarkozy est accueilli à Alger par Abdelaziz Bouteflika, le 3 décembre 2007.(Photo : Reuters)

Nicolas Sarkozy est accueilli à Alger par Abdelaziz Bouteflika, le 3 décembre 2007.
(Photo : Reuters)


« Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité », a déclaré le président français devant des chefs d'entreprises français et algériens.

La colonisation

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy au forum des chefs d'entreprises algériens et français

Cela a été quasiment ses premières phrases en public, au début de cette visite officielle. Nicolas Sarkozy a cependant ajouté qu'il était « aussi juste de dire qu'à l'intérieur de ce système profondément injuste, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont profondément aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter » lors de l'indépendance de cette ancienne colonie française.

Le chef de l’Etat français a également déclaré vouloir honorer « toutes les victimes » de la guerre d'indépendance algérienne (1954-62).  « Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long d'une guerre d'indépendance qui a fait d'innombrables victimes des deux côtés », a-t-il dit. « Et aujourd'hui, moi qui avais sept ans en 1962, c'est toutes les victimes que je veux honorer ».

Des crimes terribles et d'innombrables victimes

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy au forum des chefs d'entreprises algériens et français

La préparation de ce voyage a été empoisonnée par les attaques d'anciens combattants algériens de la guerre d'indépendance contre Nicolas Sarkozy, dont le ministre des Moudjahiddine (Anciens combattants) qui l'a accusé d'être inféodé à un « lobby juif ». 

Mohamed Chérif Abbès avait également déclaré qu'il n'y aurait pas de réconciliation totale avec la France si celle-ci ne reconnaissait pas ses « crimes » de la période coloniale – un leitmotiv repris lundi par la presse algérienne.

Le ministre des Anciens combattants, désavoué par le président algérien, n'est pas venu accueillir Nicolas Sarkozy à l'aéroport d'Alger avec Abdelaziz Bouteflika.

Le président français a choisi de lui répondre dès son premier discours en mettant sur le même plan l'islamophobie et l'antisémitisme, qui ont « tous deux le même visage, celui de la bêtise et celui de la haine».

« Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs », a-t-il déclaré.   

Le racisme et l'antisémitisme

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy au forum des chefs d'entreprises algériens et français

 
Coopération économique

Nicolas Sarkozy a dit être venu en Algérie proposer un « avenir de solidarité partagé » et parler d'avenir : « Le passé, il existe, l'avenir, il est à construire. Moi je suis venu pour construire, je ne suis pas venu pour la nostalgie ».

Il a promis son soutien à la construction d'une Algérie « stable, pluraliste et prospère » parce qu'un échec de l'Algérie serait « un échec pour la France et toute l'Europe ». Soutien également à l’entrée de l’Algérie dans l'Organisation mondiale du commerce.

Nicolas Sarkozy a enfin confirmé que des entreprises françaises signeraient mardi avec les autorités algériennes « plus de cinq milliards d'euros de contrats » et que les deux gouvernements parapheraient un accord-cadre de coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile.

La France veut redevenir le premier investisseur en Algérie

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy au forum des chefs d'entreprises algériens et français.

Un tel accord doit rendre possible à l'avenir des coopérations en matière de formation, de prospection et d'exploitation de gisements d'uranium, de construction de centrales nucléaires, indique-t-on de source française.

A écouter

Retour sur la première journée de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy à Alger

« Dans l’ensemble, ici, à Alger, on ne s’attendait pas à des excuses de la France pour les crimes commis durant la colonisation...»

04/12/2007