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Campagne présidentielle américaine

Le «phénomène Oprabama»

par Anne Toulouse

Article publié le 10/12/2007 Dernière mise à jour le 10/12/2007 à 11:06 TU

Le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama a reçu dimanche un soutien de poids, celui de la diva du petit écran américain Oprah Winfrey. L’équipe de campagne d’Obama veut croire que son retard sur sa rivale démocrate Hillary Clinton est encore rattrapable.

Barack Obama a reçu le soutien de la plus grande star de la télévision américaine Oprah Winfrey.(Photo : Reuters)

Barack Obama a reçu le soutien de la plus grande star de la télévision américaine Oprah Winfrey.
(Photo : Reuters)

De notre envoyée spéciale à Columbia (Caroline du Sud)

Dimanche après-midi l`animatrice de télévision Oprah Winfrey est venue à Columbia, capitale de la Caroline du Sud, pour participer au plus grand meeting qu'ait connu à ce jour la campagne du candidat démocrate à la présidence Barack Obama.

Les organisateurs avaient à l'origine prévu que la réunion se tiendrait dans un stade de basket-ball, qui peut contenir 19 000 personnes, mais dès jeudi il était virtuellement complet, et ils ont pris le pari audacieux de déménager vers le stade de football universitaire, qui peut en accueillir 80 000. En définitive prés de 30 000 participants sont venus, la grande question étant de savoir s`ils étaient la pour Barack Obama ou pour Oprah Winphrey.

La diva de la télévision américaine.

Le soutien d'Oprah Winfrey, qui précédemment ne s'était jamais formellement engagée en faveur d'un candidat, est l'événement médiatique de ce début de campagne. Oprah est la diva de la télévision aux Etats-Unis. Avec une audience de prés de 9 millions de personnes chaque après-midi, elle peut faire ou défaire la réputation d`un livre ou d`un acteur. Les personnalités politiques se bousculent également sur le plateau de son émission, mais il est toujours difficile d'évaluer l`efficacité de ce mélange des genres. Dans un sondage, 15% des personnes interrogées estiment que le soutien d'Oprah Winfrey est positif pour Barack Obama, mais exactement le même nombre pensent le contraire.

Les médias américains ont surnommé ce partenariat «Oprabama».

L’équipe de campagne de Barack Obama est convaincue qu'Oprah peut apporter un segment de voix crucial pour le candidat, celui des femmes de plus de 50 ans. Elles représentent le cœur de son audience et jusqu`à présent elles penchent majoritairement en faveur de Hillary Clinton.

Hillary Clinton est en tête des intentions de vote dans les trois états ou peuvent se jouer les primaires, l`Iowa, le New-Hampshire et la Caroline du Sud, mais dans chacun d`entre eux Barack Obama se situe à deux ou trois points derrière elle, dans la marge d'erreur statistique. Le nombre des électeurs indécis tourne autour de 20 à 25%, ce qui veut dire qu'à moins d`un mois du début du processus des élections, il y a une grande marge de manœuvre pour les candidats.

« Le moment d'Obama est venu ! »

A Columbia, les premiers supporters de Barack Obama sont arrivés dès cinq heures du matin, pour un événement qui a commencé à deux heures de l`aprés-midi. La très grande majorité d'entre eux appartiennent à la communauté noire, comme Barak Obama et Oprah Winfrey, mais la plupart se défendent d`être motivés par un facteur racial. Néanmoins Danièle, une étudiante venue de Charlotte en Caroline du Nord reconnait : « C'est important pour moi de voir à la Maison-Blanche quelqu'un qui me ressemble ». Il y a 30% de noirs dans la population de Caroline du Sud et ils représentent 47% de l`électorat local du parti démocrate.

Deux jeunes filles blanche de Columbia avouent, elles, être venues avant tout pour voir Oprah, mais disent qu'elles pourront être influencées au passage par le message de Barak Obama. C'est d`ailleurs exactement le but de l'opération : assurer une diffusion la plus large possible du message du candidat, auprès de ceux qui ne s`intéressent pas spécialement à la politique.

« Le moment d'Obama est venu !» a scandé Oprah, devant une foule qui trépignait d`enthousiasme. Le candidat a lui-même expliqué : « Je ne me présente pas parce que je considère que la présidence est un dû, je me présente à cause de ce que Martin Luther King appelait "l'impérieuse urgence de l`instant" ». La première partie de la phrase est une pique à l'intention de Hillary Clinton, qui au même moment et dans le même état, mettait en action une autre vedette en sa faveur : Bill Clinton est allé prêcher dimanche matin dans une église noire de Caroline du Sud.

A écouter

Le premier grand meeting d'Obama dans l'Iowa

A Columbia, la foule était en très grande majorité afro-américaine, même si beaucoup affirme que le fait que le candidat soit noir n’a pas beaucoup d’importance.

10/12/2007 par Anne Toulouse