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RFI

Plus de 100 jours de détention pour Moussa Kaka

Article publié le 19/12/2007 Dernière mise à jour le 31/12/2007 à 17:39 TU

Le correspondant de RFI au Niger est détenu depuis le 20 septembre. Il a été inculpé de « complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat » en raison de ses contacts avec la rébellion touareg du Nord du Niger. Des contacts qui avaient lieu dans le seul cadre de son métier de journaliste. Ce mercredi 19 décembre marque le 90e jour de son incarcération. Une incarcération qui suscite toujours de vives réactions.
Le correspondant de RFI au Niger, Moussa KakaDR

Le correspondant de RFI au Niger, Moussa Kaka
DR


Jamila, l'épouse de Moussa Kaka, estime que la détention de notre confrère est un véritable « calvaire ».

Jamila

Epouse de Moussa Kaka

«Pour quelqu’un qui aime bouger, je pense que c’est vraiment un calvaire. Il n’a pas l’habitude de rester sur place. Donc, rester jusqu’à trois mois au même endroit sans bouger, ce doit vraiment être un calvaire.»


L'organisation de défense la liberté de la presse Reporters sans frontières, qui est allée rendre visite à Moussa Kaka le mois dernier, espère pour sa part qu'il sera libéré au plus vite, d'autant que RSF est persuadée qu'il n'a absolument rien à se reprocher.

Léonard Vincent

Responsable Afrique de Reporters sans frontières

«Moussa, dans sa prison, dit qu’il n’a fait que son métier, et que les accusations qu’on a portées contre lui sont une affaire d’interprétation.»



L'Union internationale de la presse francophone, qui a tenu récemment en Côte d'Ivoire son 39e Congrès, affirme, quant à elle, avoir déjà écrit aux autorités de Niamey pour demander la libération de Moussa Kaka. Le nouveau président de cette Union, l'Ivoirien Alfred Dan Moussa, annonce aussi qu'une délégation partira bientôt au Niger pour essayer de convaincre les autorités.

Alfred Dan Moussa

Président de l'Union internationale de la presse francophone

«Il faut amener les autorités à comprendre qu’emprisonner un journaliste nuit deux fois, trois fois, voire mille fois plus à l’image du pays.»



Alioune Tine, le secrétaire général de la RADDHO, l'organisation de défense des droits de l'Homme basée au Sénégal, se dit, lui, scandalisé par l'indifférence des organisations africaines et par leur inaction pour obtenir la libération immédiate de Moussa Kaka.

Alioune Tine

Secrétaire général de la RADDHO (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme)

«Moussa Kaka n’est pas n’importe qui. Il n’a fait que son travail, avec professionnalisme. Il est évident de prendre des contacts partout, d’avoir des réseaux partout.»


Par ailleurs, les avocats de la défense attendent les suites de l'appel du procureur de la République contre l'ordonnance qui a prononcé la nullité des écoutes illégales. (Rappelons que les contacts de Moussa Kaka avec la rébellion touareg avaient été enregistrées en dehors de tout cadre juridique). La prochaine audience ne pourra pas se tenir avant le 8 janvier prochain comme le confirme Maître Coulibaly, l'avocat de Moussa Kaka :

Maître Coulibaly

Avocat Moussa Kaka

«Cela commence à faire long, 90 jours. Chaque jour qui passe est un jour de trop pour quelqu’un qui n’a fait qu’exercer sa profession. Nous pensons qu’il est grand temps que Moussa recouvre sa liberté.»