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Kenya

La violence inquiète la communauté internationale

par  RFI

Article publié le 01/01/2008 Dernière mise à jour le 01/01/2008 à 21:09 TU

Des émeutes dans la ville de Mombasa le 31 décembre 2007.(Photo : Reuters)

Des émeutes dans la ville de Mombasa le 31 décembre 2007.
(Photo : Reuters)

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a demandé mardi matin au président Mwai Kibaki et au candidat de l’opposition Raila Odinga de discuter et de penser à former éventuellement un gouvernement d'union. « Il faut mettre un terme aux violences. Je pense qu’il est important que toutes les parties reconnaissent que, en travaillant ensemble, un progrès peut être réalisé », a déclaré Gordon Brown qui s’était entretenu avec Kibaki et Odinga, tandis que les émeutes meurtrières se poursuivaient dans plusieurs régions du Kenya. Outre le gouvernement de Londres, l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Russie se sont déclarés inquiets de l’ampleur des émeutes déclenchées par l'annonce de la réélection de Mwai Kibaki à la présidence, des résultats que rejette l'opposant Raila Odinga, battu avec 230 000 voix de moins à l’élection du 27 décembre dernier.   

Première réaction : celle des Américains qui se disent très inquiets des irrégularités dans le décompte des voix. Ils réclament que le voile soit levé sur ce décompte dans un cadre constitutionnel et légal. Les Etats-Unis, qui avaient dans un premier temps félicité le vainqueur, ont depuis fait volte-face. Washington a également appelé le peuple kényan à cesser les violences.

Une inquiétude que partage la Commission européenne selon qui la violence n'a pas sa place dans une élection démocratique. L'UE met avant tout l'accent sur la coopération entre les parties afin de clarifier la situation et de retrouver la paix. Le résultat serré des votes impose aux deux camps, selon elle, de travailler ensemble. L'Union européenne critique elle aussi les irrégularités de ce scrutin et du dépouillement. Les observateurs européens demandent aujourd'hui une enquête indépendante sur les résultats de la présidentielle. Selon le chef de la mission d’observation de l’UE, Alexandre Graf Lambsdorff, ces élections « n'ont pas respecté les critères démocratiques, elles ont manqué de transparence dans la collecte et le dépouillement des résultats ».

Le gouvernement français partage les doutes exprimés par l’UE quant à la régularité du scrutin. Un communiqué diffusé mardi soir par le ministère des Affaires étrangères souligne que « la France est consternée par les violences qui se sont produites ces derniers jours au Kenya et appelle tous les leaders politiques à contribuer au retour au calme et à éviter toute action susceptible d’accroître les tensions ». Le gouvernement allemand s’est déclaré, quant à lui, inquiet des menaces d’une « nouvelle escalade des tensions interethniques » dans ce pays est-africain.       

La Russie en appelle, quant à elle, à la « responsabilité des forces politiques » qui doivent régler des problèmes issus de la Constitution kényane elle-même. Tandis que les autorités canadiennes demandent le respect des principes démocratiques.

La Commission de l'Union africaine s’est déclarée mardi « vivement préoccupée par les évolutions enregistrées au Kenya » et a demandé aux parties concernées « de s'inscrire résolument dans la logique du dialogue et de la concertation pour régler les problèmes suscités par le récent scrutin ». Alpha Konaré, président de la Commission de l’UA s’est déclaré prêt à faciliter ce dialogue.

Alpha Oumar Konaré

Président de la Commission de l'Union Africaine

« Nous condamnons ces violences. Nous souhaitons qu'un dialogue s'instaure entre les parties aujourd'hui en conflit. »

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01/01/2008 par Laurent Correau

La vague de violence au Kenya inquiète surtout les Etats voisins. Ainsi, le gouvernement ougandais a appelé mardi la population à restreindre la consommation de carburant en raison des difficultés d'approvisionnement du pays en raison des violences post-électorales au Kenya.

Plusieurs gouvernements européens déconseillent à leurs ressortissants de partir en ce moment pour le Kenya. Ces recommandations pourraient avoir de lourdes conséquences sur le tourisme, l'une des principales sources de revenus de ce pays.