par RFI
Article publié le 04/01/2008 Dernière mise à jour le 05/01/2008 à 22:17 TU
La tension a baissé d’un cran vendredi dans la capitale et dans l'ouest du pays après la violence des derniers jours qui a fait au moins 350 morts. L'appel de l'opposition à manifester a été déjoué, comme la veille, par un impressionnant déploiement de forces de sécurité dans le centre-ville de Nairobi, mais aussi aux abords de Kibera, grand bidonville de Nairobi et fief du leader de l'opposant Raila Odinga. Le gouvernement a exclu la tenue d'un nouveau scrutin, comme le réclamait l'opposition. Cependant, les mots sont ambigus car le gouvernement parle d'une issue judiciaire à la crise. Pour sa part, l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, venu au Kenya pour une médiation, a indiqué que le président Kibaki, s'était déclaré « ouvert » pour une négociation sur un gouvernement de coalition avec l'opposition.
Dans une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua, a tenu des propos un peu ambigus. Il a d’abord déclaré que le régime était hostile à la proposition de l’opposition d’organiser des élections dans les trois mois. Il a ensuite dit que si une décision de justice l'y contraignait, le président s'y plierait. L’opposition est réticente à cette initiative, en disant que la justice est aux mains de Mwai Kibaki.
Le porte-parole du gouvernement a déclaré : « Le Kenya est un Etat de droit, nous ne sommes pas une république bananière ». Quant à l’opposition, après l’échec des deux tentatives de rassemblement au parc Uhuru jeudi et vendredi, elle a appelé à une prière publique, dimanche.
Raila Odinga devrait s’envoler samedi vers Kisumu, la capitale de la province de l’Ouest, pour distribuer de la nourriture et rencontrer les populations. Kisumu est le fief des Luo, l’ethnie de Raila Odinga, où les plus violentes émeutes du pays ont éclaté. Dans la province de l’Ouest, plus de 70 000 personnes ont été déplacées, en majorité des membres de l’ethnie Kikuyu, celle du président Mwai Kibaki.
Qu’elle sera effectivement l’issue politique de ces déclarations pour le moins ambiguës ? Pour le moment aucun dialogue n’a été envisagé, malgré la pression internationale.
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