Kenya

Nouvelle manifestation prévue aujourd'hui

par  RFI

Article publié le 04/01/2008 Dernière mise à jour le 04/01/2008 à 07:50 TU

Mwai Kibaki a lancé un appel au calme lors d’une conférence de presse à Nairobi le 3 janvier.
(Photo : Reuters)

Raila Odinga appelle ses partisans à se rassembler à nouveau dès ce vendredi matin, pour protester contre les résultats des élections. Hier, l'opposition n'a finalement pas réussi à manifester, en raison de la forte mobilisation des forces de l'ordre, qui à Kibera, le bidonville fief d'Odinga, toute la journée, ont eu recours aux canons à eau, au gaz lacrymogène et à des tirs en l'air pour disperser les protestataires. Neuf personnes ont été tuées jeudi dans des scènes de violence à travers le pays dont cinq dans l'ouest, autre fief de l'opposition, portant à plus de 350 le nombre de morts enregistrés dans les violences politico-ethniques ayant suivi le scrutin. Etats-Unis et Union européenne font tout leur possible pour susciter apaisement et dialogue, alors que le président de l'Union africaine John Kufuor pressenti pour une médiation ne s'est finalement pas rendu à Nairobi jeudi : le président Kibaki refuse toute médiation extérieure, et appelle au calme.  

Au cinquième jour de la crise, le chef de l’Etat kényan a tendu la main à l’opposition. Lors d’une conférence de presse à Nairobi Mwai Kibaki a lancé un appel au calme, et s’est dit prêt au dialogue : « Je suis prêt au dialogue avec les parties concernées, a-t-il déclaré, une fois que le calme sera revenu dans la nation et que la température politique aura suffisamment baissé pour permettre un engagement constructif et productif ».

Face à lui, Raila Odinga campe sur ses positions. Le chef du Mouvement démocratique orange conteste les résultats des élections et accuse le camp présidentiel d’avoir déclenché un génocide : « Ce que nous venons de voir, défie toute description. Nous avons vu tant d’enfants morts, coupés à la machette, des gens tués par le feu, des cadavres criblés de balles. Ce qui se passe actuellement dans notre pays est un génocide perpétré par les forces de la police et ce gang qu’on appelle les Mungikis. Ce pays ne mérite pas ce qui lui arrive » a affirmé Ondinga. « Ce pays souhaite le changement et a voté pour cela »