Article publié le 05/01/2008 Dernière mise à jour le 05/01/2008 à 20:58 TU
Le chef de l'opposition et candidat malheureux à l'élection présidentielle kényane Raila Odinga a réaffirmé samedi que le président officiellement réélu Mwai Kibaki était au pouvoir « illégalement ». Lors d’une conférence de presse à Nairobi, l’opposant a ainsi implicitement rejeté l'appel de Kibaki à un gouvernement d'union nationale.
Avec notre envoyé spécial à Nairobi, Laurent Correau
Le chef de l’opposition kenyane Raila Odinga lors de sa conférence de presse le 5 janvier 2008.
(Photo : Reuters)
La réponse de Ralia Odinga a été celle qu'il a constamment répétée pendant cette conférence de presse : « Asseyons-nous à une table et discutons ».
Le président Kibaki doit d'abord admettre qu'il y a un problème au Kenya et qu'il faut un règlement négocié sous les auspices de la communauté internationale.
Devant les journalistes rassemblés à l'ombre d'un grand arbre tortueux, Ralia Ondinga a également répété qu'il souhaitait que le médiateur dans cette crise soit le président ghanéen, John Kufuor.Médiation indépendante
Kibaki et Ondinga n'ont pas rencontré, ces dernières heures, que la sous-secrétaire d'Etat américaine. Ils ont aussi vu l'un et l'autre une délégation anglicane dirigée par l'archevêque Benjamin Nzimbi.
Ce haut responsable de l'Eglise kenyane a soutenu devant la presse le principe d'une médiation indépendante.
« Nous appelons à la paix, mais nous appelons aussi à la justice », a lancé Benjamin Nzimbi qui a demandé aux fidèles de se joindre à des séances de prières demain. Un appel relayé par l'opposition.
« Les émeutes de ces derniers jours ont fait plusieurs dizaines de morts au moins dans la seule ville de Kisumu où la plupart des commerces demeurent fermés ».