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France

L'OGM Monsanto 810 fauché net par la clause de sauvegarde

par  RFI

Article publié le 12/01/2008 Dernière mise à jour le 12/01/2008 à 02:30 TU

Paris a finalement demandé vendredi soir l'activation de la clause de sauvegarde européenne contre l'OGM Monsanto 810, le seul cultivé en France : ce maïs pesticide est cultivé sur 22 000 hectares dans le sud-ouest du pays. Les écologistes sont ravis de cette décision qui est dans le droit fil du « Grenelle de l'environnement » ; mais la polémique n'est pas terminée.

Le militant altermondialiste José Bové, qui avec une quinzaine de personnes avait entamé le 3 janvier une grève de la faim pour réclamer l'activation de la clause de sauvegarde, a annoncé vendredi soir 11 janvier qu'il cessait son mouvement. ( Photo : AFP )

Le militant altermondialiste José Bové, qui avec une quinzaine de personnes avait entamé le 3 janvier une grève de la faim pour réclamer l'activation de la clause de sauvegarde, a annoncé vendredi soir 11 janvier qu'il cessait son mouvement.
( Photo : AFP )

Les associations qui demandaient depuis une dizaine d’années l’arrêt de la culture et de la commercialisation des OGM en France sont ravies de ce premier pas, qui à leurs yeux va dans le bon sens, d'autant que l’on est en plein débat sur cette question, qu’un projet de loi est à l’étude, et qu’il devrait être présenté au Sénat après les élections municipales pour justement fixer un nouveau cadre juridique sur cette question, ainsi que le gouvernement s'y est engagé lors des négociations du « Grenelle de l’environnement ».

Mais la décision qui vient d’être prise ne concerne qu’un OGM, le MON 810, produit par le géant américain Monsanto, qui est certes le seul cultivé actuellement en France, mais qui bénéficie d’une autorisation européenne : la France va donc tenter de faire lever cette autorisation en activant cette fameuse clause de sauvegarde, conditionnée à l’existence d’« éléments scientifiques nouveaux », pour obtenir l'interdiction de cet OGM.

Ce sont ces conditions que la Haute autorité provisoire sur les OGM, récemment créée en France, a voulu mettre en évidence jeudi dans un avis faisant état de « sérieux doutes », et qui ont permis au gouvernement de prendre sa décision, malgré de nombreuses polémiques.

Polémique sur les « doutes sérieux »

Après la conférence de presse au cours de laquelle le président de l’Autorité provisoire sur les OGM, Jean-François Legrand, faisait part des « doutes sérieux» de la commission sur l’OGM Mon 810, et évoquait des « faits scientifiques nouveaux négatifs », douze scientifiques et deux non-scientifiques membres de cette même commission ont publié jeudi un texte faisant part de leur « gêne », assurant que leur avis ne comportait pas les termes de « doutes sérieux », pas plus qu'il ne qualifiait les faits scientifiques nouveaux de « négatifs ».  Du côté des producteurs de maïs, on accuse Jean-François Legrand d’avoir fait une synthèse délibérément erronée.

Celui-ci a réagi en évoquant les très grandes pressions qui existaient sur ce sujet, et en maintenant qu’il avait bien retranscrit l’esprit des discussions de la commission.

Réactions

Arnaud Apoteker

Responsable de la question des OGM à Greenpeace

« C'est enfin la reconnaissance que la dissémination des OGM, et de celui-là en particulier, comporte des risques à long terme pour les écosystèmes ou pour la santé humaine. »

12/01/2008 par Arnaud Jouve