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France/Inde

Sarkozy propose le nucléaire civil français

Article publié le 25/01/2008 Dernière mise à jour le 26/01/2008 à 12:09 TU

Nicolas Sarkozy est arrivé ce vendredi à Delhi pour une visite de deux jours marquée par un entretien avec le Premier ministre indien. Le président français espère, avec cette première visite officielle à New Delhi, donner un nouvel élan au partenariat entre la France et l'Inde, notamment sur le nucléaire civil. Ce déplacement est d’ailleurs présenté par la présidence comme essentiellement politique. Les relations entre Paris et New Delhi ne sont pas vraiment au beau fixe.
Le président français Nicolas Sarkozy (à gauche) et le Premier ministre indien Manmohan Singh, le 25 janvier 2008.(Photo : Reuters)

Le président français Nicolas Sarkozy (à gauche) et le Premier ministre indien Manmohan Singh, le 25 janvier 2008.
(Photo : Reuters)

Avec notre envoyée spéciale en Inde, Véronique Rigolet

Le Président français a été accueilli à Delhi par la présidente indienne, Pratibha Patil, avec tous les honneurs que requiert le protocole pour une telle visite d’Etat : les hymnes nationaux, la haie d’honneur de la garde présidentielle, les fameux lanciers du Bengale, à cheval, à cotte rouge.

Après les honneurs, les choses sérieuses: Nicolas Sarkozy est entré dans le vif de la véritable discussion politique avec l’homme fort du pays, le Premier ministre, Manmohan Singh. Cette visite intervient dans un contexte véritablement difficile : plusieurs déconvenues et des malentendus sont venus en effet assombrir les relations franco-indiennes. Tout d’abord, la remise en cause de ces deux contrats d’armement militaire qui portaient sur la vente de sous-marins et, surtout, d’hélicoptères de la société Eurocopter. Ce dernier contrat, d’une valeur de 600 millions d’euros, a été tout simplement annulé par les Indiens pour des faits présumés de corruption. C’est bien sûr un mauvais coup porté contre l’industrie européenne. C’est aussi une véritable déconvenue pour N.Sarkozy qui aurait dû signer cet accord aujourd’hui, au premier jour de sa visite en Inde.

Les irritations, il faut le dire, sont également partagées côté indien. Les autorités n’ont guère apprécié que le président français, qui sera l’invité d’honneur, samedi, de la grande parade militaire pour la fête de la République, réduise sa visite en Inde à deux jours seulement -trente neuf heures précisément-  et qu’il ait notamment annulé l’étape qu’il devait faire dans la capitale économique du pays, Bombay. «Problème d’agenda serré», s’est justifié l’Elysée. Les Indiens font quand même remarquer que Nicolas Sarkozy a eu tout de même le temps de recevoir à Paris leur ennemi juré, le Président pakistanais, Pervez Musharraf.

Bref, il était sans doute urgent que les deux dirigeants aient l’occasion de s’entretenir pour désamorcer cette grogne qui nuit sérieusement au partenariat stratégique unissant la France et l’Inde. Mais comment faire pour resserrer ces liens en un si bref séjour ?

Pour cette fois, en Inde, pas de « gros contrats » qui font souvent les bons amis. La moisson commerciale s’annonce très maigre pour la France. Et c’est donc par d’autres moyens qu’il va falloir montrer que les deux pays ont véritablement des choses à partager.  

Nicolas Sarkozy

Le nucléaire civil français pour l'Inde.

« Les besoins de l'Inde en matière d'énergie sont immenses, si on lui interdit le recours à l'énergie nucléaire civile, elle sera obligée de se tourner vers des énergies qui polluent. [..] La technique nucléaire civile française est la plus sûre au monde ».

écouter 1 min 23 sec

25/01/2008 par Véronique Rigolet

Au cours de ses discussions politiques. Nicolas Sarkozy en profitera pour réitérer sa volonté de voir l’Inde jouer un rôle plus important sur la scène internationale. Ce qui se manifeste par le soutien de la France à l’octroi à Delhi d’un siège permanent au conseil de sécurité des Nations unies, mais également par la volonté de Nicolas Sarkozy de voir l'Inde rejoindre le club des puissantes financières du G8. Le groupe pourrait d'ailleurs se transformer, selon ses vœux, en G13, avec l’arrivée également de la Chine.

Exemple concret de cette volonté de la France de recoller les morceaux avec l’Inde : le voeu d’intensifier les échanges sociétaux, dit-on, c'est-à-dire les échanges humains entre les deux pays. Il est question, en particulier, de l’accueil d’un plus grand nombre d’étudiants indiens en France. Il n’y en a qu’un millier actuellement par an, contre quatre fois plus en Allemagne.

Il s’agirait d’intensifier les relations entre les universités, les grandes écoles des deux pays. C’est bien sûr moins spectaculaire qu’un gros contrat, mais dans la durée, ce genre de gestes et d’échanges sont peut-être ce qui fera la différence.