Article publié le 26/01/2008 Dernière mise à jour le 20/08/2008 à 11:29 TU
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C’est apparemment la colonne vertébrale de ce que l’on appelle ici l’« Etat profond » qui vient d’être démantelée ; de quoi en tous cas faire espérer la famille du journaliste arménien Hrant Dink de démasquer les véritables commanditaires d’un meurtre, l’an dernier, toujours en procès.
L’« Etat profond », c’est cette structure souterraine effectuant les basses œuvres de la raison d’Etat contre les ennemis présumés du pays. Nom de cette organisation: Ergenekon, du nom de la vallée mythique, en Asie centrale d’où serait originaire la nation turque.
Elle pourrait avoir commis l’assassinat d’un juge du Conseil d’Etat, des attentats aveugles comme à Izmir l’an dernier, et donc l’élimination du journaliste Hrant Dink ou du prêtre Santoro.
Mais elle prévoyait surtout de s’en prendre au prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, à des journalistes et des dirigeants kurdes légaux. Son but étant de créer le chaos propice à un coup d’Etat militaire.
L’enquête avait débuté il y a huit mois avec la découverte d’un arsenal dans la maison d’un ancien militaire nostalgique de l’épopée kémaliste de libération.
Aujourd’hui, ils sont 35 à avoir été arrêtés et interrogés, dont un général à la retraite. Cinq d’entre eux ont déjà été écroués.
Aux frontières de l'information
12/09/2008