Article publié le 28/01/2008 Dernière mise à jour le 20/08/2008 à 11:28 TU
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
De toute l’histoire de la République turque, c’est le premier général à se retrouver écroué comme un vulgaire malfrat ; mais il n’est pas le seul militaire en retraite à devoir rendre des comptes. Un colonel et un commandant sont également concernés par l’instruction, alors que deux autres gradés avaient précédemment été incarcérés.
De sinistre réputation, le général Küçük est censé avoir formé dans la gendarmerie une unité secrète de renseignement, soupçonnée d’exécutions sommaires dans le sud-est kurde.
Il fut aussi associé, sans être inquiété, au scandale qui en 1997 révéla les liens entre la pègre, les Loups gris, et les services de sécurité. Et enfin il a été directement accusé par Hrant Dink, avant son assassinat, d’avoir cherché à le faire taire et menacé.
Avec ses amis, il est inculpé pour détention illégale d’armes, constitution d’une organisation terroriste et incitation à la rébellion armée contre le gouvernement, ce qui pourrait leur valoir 20 ans d’emprisonnement.
Mais ce que beaucoup attendent de savoir, c’est non seulement leur degré d’implication dans le meurtre du journaliste arménien, mais aussi leur rôle dans d’autres assassinats ou attentats terroristes qui ont ébranlé le pays ces derniers mois, et été mis sur le dos des islamistes ou des Kurdes.
Aux frontières de l'information
12/09/2008