Article publié le 28/01/2008 Dernière mise à jour le 28/01/2008 à 04:31 TU
Jérôme Kerviel n'a pas ruiné la Société Générale. Malgré des pertes cumulées de près de 7 milliards d'euros, dont 4,9 milliard au seul titre de la « fraude », la banque française restera bénéficiaire en 2007.
Le risque de faillite s'éloigne aussi grâce à une augmentation de capital de 5 milliards d'euros pour laquelle deux grandes banques américaines se sont portées garantes. Les possibilités d'une OPA semblent donc pour l'instant limitées.
Autres signe encourageant : l'action boursière Société Générale a relativement bien résisté, même si sa perte a atteint 6% sur la semaine écoulée.
Plusieurs menaces pèsent toutefois sur l'avenir du groupe. La banque de financement et d'investissement de la Société Générale, son principal moteur de croissance, avec 45% de ses profits, accusera une perte de 2,3 milliards en 2007, sous l'effet conjugué de la fraude et de la crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis.
La direction du groupe est aussi fragilisée. Le conseil d'administration a refusé la démission du PDG Daniel Bouton mais celui-ci sera désormais encadré par un administrateur indépendant et les présidents des comités de nomination.
La banque pourrait donc sombrer dans un excès de contrôle qui la conduirait, peut-être, à ne prendre plus aucun risque, donc à se replier sur elle-même.