par Alain Renon
Article publié le 28/01/2008 Dernière mise à jour le 28/01/2008 à 17:22 TU
Profitant du dépôt de leurs dossiers de candidatures, dimanche 27 janvier, auprès de la commission électorale, les deux grands prétendants à la magistrature suprême à Taiwan ont donné un avant-goût de ce que seront, sans doute, les principaux thèmes de la campagne pour le scrutin du 22 mars.
Candidat du Kuomintang (KMT) et favori des sondages après l’écrasante victoire de son parti aux législatives du 12 mars, Ma Ying-jeou dit vouloir bâtir « un nouveau Taiwan », en dénonçant le bilan « catastrophique » des deux mandats successifs du chef de file du parti démocratique progressiste (DPP), Chen Shui-bian, à la tête de l’île nationaliste. Selon l’ancien maire de Taipei, les huit années de pouvoir du DPP ont « ruiné » l’économie insulaire.
Ma Ying-jeou promet une croissance de 6% - contre 4,5%, actuellement - grâce notamment à des relations apaisées et « négociées » avec la Chine populaire, qui a absorbé plus de 40% des exportations taiwanaises en 2007. Hostile à la politique indépendantiste de Chen, le candidat du Kuomintang a néanmoins jugé utile de rappeler qu’il n’engagerait pas pour autant « de discussions ou négociations avec Pékin sur la réunification de la Chine », s’il était élu.
Cette mise au point vise à contrer l’un des arguments clés de la campagne de son adversaire du DPP, Frank Hsieh, qui le même jour a quant à lui affirmé que l’élection du 22 mars serait « la dernière bataille pour la souveraineté de Taiwan ». Autrement dit : le KMT est prêt à vendre l’île à Pékin. Bien plus modéré que le chef de l’Etat sortant, Frank Hsieh laisse entendre qu’il est somme toute plutôt favorable au statu quo – ni indépendance, ni rapprochement avec Pékin – solution à laquelle adhèreraient près de 70% des Taiwanais, selon de récents sondages.
Le candidat du DPP promet également d’en « finir avec la misère », tout en renvoyant le KMT à ses propres turpitudes, en matière de confusion entre politique et business. Plus tranchant que son adversaire Ma Ying-jeou, Frank Hsieh s’est engagé à ne jamais jouer en bourse. Une façon de prendre ses distances aussi avec Chen, dont l’épouse et gendre sont poursuivis pour corruption.Premier volet
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