par RFI
Article publié le 29/01/2008 Dernière mise à jour le 29/01/2008 à 16:48 TU
Depuis cinq jours, Daniel Bouton tente d'être à la hauteur de la situation. Il a renoncé à son salaire pendant 6 mois et proposé sa démission. Mais ses explications concernant la fraude n'ont pas réussi à convaincre. Elles ont même alimenté les interrogations sur le rôle réel de la banque dans cette affaire.
Son conseil d'administration a certes refusé sa démission mais Daniel Bouton est plus que jamais sur la sellette. Car aujourd'hui, aux critiques financières, s'ajoute la pression politique et médiatique. Du président français Nicolas Sarkozy à la socialiste Ségolène Royal en passant par le leader de la LCR, Olivier Besancenot, tous les partis s'emparent de cette affaire, avec souvent en ligne en mire, le PDG de la société.
Et pourtant, on peut dire que le président de la Société Générale a plutôt bonne réputation dans le monde de la finance.
A 57 ans Daniel Bouton présente un curriculum vitae presque exemplaire. Diplomé de l'ENA (Ecole nationale d'administration), il devient à 36 ans directeur de cabinet d'Alain Juppé. Deux ans plus tard il est nommé directeur du budget. A la Société Générale, l'homme acquiert une solide réputation. Celle d'un homme qui ne se laisse pas déstabiliser par les périodes de crise.
Car si Daniel Bouton a souvent échoué dans ses tentative de reprise de banques concurrentes, il a tout de même réussi à préserver l'indépendance de la Société Générale pendant 10 ans, en repoussant les assauts de la BNP.
Mais cette fois, il y a de fortes chances pour que Daniel Bouton ne passe pas à travers la crise. Une crise qui tombe d'autant plus mal que le PDG de la banque devait être jugé en février dans une affaire qui date de 2002 : une affaire de « blanchiment aggravé ».
A écouter
Président de la République française
« Quand il y a un événement de cette nature, ça ne peut pas rester sans conséquences ... chacun doit prendre ses responsabilités…»
29/01/2008
Premier ministre français
« Le gouvernement ne laissera pas la Société Générale être l'objet de raids hostiles de la part d'autres établissements bancaires. »
29/01/2008
Capitalcom, société d'expertise en Communication Financière et Développement Durable
« Il est certain que l'affaire Société Générale va créer un climat de suspicion de beaucoup d'actionnaires. Ce climat de suspicion va probablement entraîner une plus grande mobilisation des actionnaires. »
29/01/2008 par Eric Amiens