par RFI
Article publié le 29/01/2008 Dernière mise à jour le 29/01/2008 à 07:28 TU
Le PDG de la Société Générale Daniel Bouton est sur la sellette, après les colossales pertes du courtier Jérome Kerviel (inscrustation).
( Photo : Reuters / Montage: G.Ngosso/ RFI )
Policiers et magistrats commencent à y voir plus clair sur la longue dérive de Jérôme Kerviel. Aux enquêteurs, il a indiqué avoir agi seul depuis deux ans, investissant au delà des plafonds autorisés. Il n'aurait pas fait cela pour spolier la banque, mais par ambition : il souhaitait, a-t-il indiqué, apparaître comme un trader d'exception, un anticipateur de marché, un banquier qui réussit des coups en bourse. Grâce à cela, il espérait gagner de juteuses primes de fin d'année.
Et il n'était pas le seul à agir ainsi, c'est sa ligne de défense. A la Société Générale d'autres traders faisaient de même, a-t-il précisé, bien sûr avec des sommes moins importantes. Lui, le jeune trader inconnu, a misé 50 milliards d'euros sur la table de la finance mondiale, tout en se cachant de ses dirigeants.
Les juges d'instruction chargés du dossier, l'ont mis en examen pour « abus de confiance, faux et usage de faux » et « introduction dans un système informatique », mais ils n'ont pas retenu les chefs « d'abus de confiance aggravé » et de « tentative d'escroquerie » requis par le parquet.
Jérôme Kerviel, jeune homme sans histoires, qui rêvait d'une glorieuse carrière de golden boy, reste en liberté mais sous contrôle judiciaire.
Une autre affaire dans l’affaire ?
L'APPAC, l'association des petits porteurs actifs, a demandé lundi l'ouverture d'une information judiciaire pour délit d'initiés après l'annonce de la vente le par un administrateur de la Société Générale, le 9 janvier dernier, de plus de 85 millions d'euros d'actions.
Robert Day, membre du conseil d'administration de la banque depuis 2002, après que le groupe français a racheté en 2001 la société de gestion d'actifs américains qu'il dirigeait, a vendu les 9 et 10 janvier dernier une partie de ses actions, attirant aujourd’hui l’attention de l'AMF, l'Autorité des marchés financiers. Le gendarme de la bourse française est en effet tenu de communiquer systématiquement sur les ventes et achats de titres par les dirigeants de toutes les sociétés cotées.
Or Robert Day s'est défait le 9 janvier de 85 millions 750 mille euros d'actions qu'il possédait au prix de 95 euros 27. Le lendemain, deux fondations auxquelles il est lié vendaient à leur tour pour 8,63 millions d'euros et 959 066 euros.
Depuis, le cours de l'action de la Société Générale a perdu 22% de sa valeur.
Le groupe s'est contenté de souligner que ces cessions de titres étaient « très antérieures à la révélation de la fraude ». Le scandale a en effet éclaté le 24 janvier.
Avocat des petits actionnaires de la Société Générale
« La question est de savoir s’il y a eu des malversations financières… Ce qui m’intéresse ce sont les actionnaires… On prépare aussi une autre plainte parce qu’il y a peut-être des faux bilans…»
Réactions et commentaires
Avocat de Jérôme Kerviel
« Jérome Kerviel n’a jamais tenté de se soustraire à la justice… Il n’y avait pas matière à détention provisoire… Je salue l’indépendance des juges … qui ont gardé la tête froide… Il n‘y a pas de fraude…»
29/01/2008 par Corinne Mandjou
Avocate de Jérome Kerviel
« C’est une grande victoire qu’il soit laissé en liberté… Il doit être heureux, surtout avec le lynchage dont il été l’objet.»
29/01/2008 par Corinne Mandjou
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