Article publié le 30/01/2008 Dernière mise à jour le 31/01/2008 à 07:23 TU
Les membres de la commission Winograd pendant la présentation du rapport à Jérusalem ce mercredi 30 janvier.
(Photo : Reuters)
Ehud Olmert s'en sort plutôt bien. Certes, le rapport Winograd sur les ratés de l'intervention militaire israélienne de 2006 au Liban est sévère : il dénonce un « grand et grave ratage » pour l'Etat hébreu, il met en lumière « de graves défaillances dans la prise de décision ». Mais il épargne plutôt les responsables politiques : pour la commission d'enquête, le Premier ministre et son gouvernement, à commencer par le ministre de la Défense de l'époque, Amir Peretz, ont agi dans l'intérêt d'Israël. Le rapport explique notamment que la décision de lancer une offensive terrestre était une « décision raisonnable ».
Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Pas de tremblement de terre politique, pas de tempête (à part la neige sur Jérusalem ce soir). C’est un rapport très confortable pour Ehud Olmert. Pas de recommandations personnelles contre le Premier ministre israélien ou l’équipe dirigeante israélienne. Au moment de la guerre de juillet 2006, c’est en fait Tsahal, l’armée, qui d’après le rapport, est principalement sur la sellette pour avoir échoué sur le terrain. Lecture différente du rapport chez les travaillistes. On fait remarquer qu’ils parlent de l’échec de l’échelon politique. Et au Likoud, l’opposition de droite, sans surprise, on exige la démission du Premier ministre, Ehud Olmert. En résumé, Olmert a fait le bon choix en nommant cette commission. Une décision très controversée à l’époque.
L’entourage d’Olmert satisfait, l’opposition souhaite son départ
Jeudi 31 janvier, ce sera la journée des conférences de presse. Ehud Barak, le ministre de la Défense et président du Parti travailliste, Benjamin Netanyahu aussi, le chef du Likoud ont déjà annoncé la couleur, et peut-être aussi, le Premier ministre Ehud Olmert qui va prendre la parole après des mois de silence. Mais pour l’instant, il s’exprime par l’intermédiaire de son entourage. Et son message est très clair : « pas question de démission ». Les travaillistes sont partagés. Une partie d’entre eux souhaite le départ de leur parti de la coalition gouvernementale mais sans élections anticipées, tandis que « Bibi » Netanyahu lui, va se prononcer pour une consultation électorale, dont il sortirait vainqueur d’après tous les sondages.
L’opinion publique
Après la guerre de 1973, et la commission Agranat, ce sont les manifestations populaires qui ont provoqué la chute du gouvernement de Golda Meir. Les réservistes et les familles des victimes de la guerre du Liban prévoient une série de manifestations. Ils pourraient même faire appel devant la Haute Cour de justice israélienne, surtout à propos de ces fameuses 60 dernières heures de l’offensive israélienne. Alors, c’est une période très agitée qui va secouer la classe politique israélienne.
A écouter
« Nous avons relevé dans le processus de décision des manquements graves au plus haut niveau de l'échelon politique et militaire. »
30/01/2008 par Catherine Monnet
« Ehud Olmert est plus épargné par ce rapport que par le précédent. »
31/01/2008 par Catherine Monnet
Père d'un soldat mort pendant la guerre du Liban de l'été 2006
« Je suis désespéré de constater que la commission d'enquête n'a pas pris ses responsabilités. Le rapport n'est pas clair sur les responsabilités du Premier ministre... Nous attendons qu'il démissionne ».
31/01/2008 par Catherine Monnet
A lire