Article publié le 01/02/2008 Dernière mise à jour le 01/02/2008 à 22:30 TU
Signe encourageant, un premier accord a été annoncé, vendredi en fin de journée par Kofi Annan et les représentants du président Kibaki et du leader de l'opposition Raila Odinga. Un calendrier de négociations a été adopté. Quatre points y sont consignés : trois à court terme et un à plus long terme. Il n’y aura pas de négociations ce week-end. Les discussions doivent reprendre lundi matin. L'annonce de cet accord a suivi de peu l'arrivée au Kenya du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, venu soutenir les efforts de son prédécesseur.
« Nous sommes parvenus à un accord sur un plan pour régler les questions à court terme, mais aussi à long terme », a déclaré - lors d'une conférence de presse le 1er février - Kofi Annan, entouré d'un représentant de l'opposition kényane, Musalia Mudavadi, et de la ministre de la Justice, Martha Kerua.
(Photo : Reuters)
Les négociations porteront d’abord sur l’arrêt immédiat des violences dans le pays. La police est appelée à modérer l’usage de sa force et à garantir la protection des populations et de leur propriété privée. Les citoyens sont appelés à cesser les affrontements. Les milices armées à être démobilisées.
Le second point porte sur la situation humanitaire dans le pays, sur l’apaisement des esprits et sur le retour de l’Etat de droit. Des enquêtes impartiales sur les violations des droits de l’homme doivent être conduites, précise le texte qui appelle les victimes de violences à ne pas répondre par des actes de vengeance.
La résolution de la crise politique constitue le troisième point de cet accord. Des ajustements constitutionnels et légaux seront peut-être nécessaires, écrivent les négociateurs.
Enfin, les deux parties s’engagent à réfléchir à la question de la pauvreté au Kenya, à celle des inégalités et du chômage, notamment de celui des jeunes. La question de la répartition des terres dans le pays devrait également être envisagée ainsi que les moyens de répondre à l’impunité. Des sujets très importants notamment au regard de l’opposition.
Les négociateurs se donnent une à deux semaines pour aboutir sur les trois premiers points et une année en ce qui concerne le quatrième.
Les violences au Kenya ont fait au moins 10 morts ce vendredi, pour la plupart des personnes tuées à la machette ou par des flèches dans le district de Nyamira dans l'ouest du pays. Une trentaine de maisons ont également été incendiées dans la ville de Kapsabet lors d'affrontements entre communautés. L'annonce de l'accord a suivi de peu l'arrivée au Kenya du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, venu soutenir les efforts de son prédécesseur. Par ailleurs, vendredi matin, un homme a été tué par la police à Kisumu. Les forces de l'ordre assurent qu'il appartenait à un groupe qui voulait attaquer le poste de police. « La crise politique actuelle est une déchirure historique pour le pays, qui a entraîné une spirale de la violence, des déplacements de population, et un esprit de revanche. Le peuple kényan, mais surtout les responsables politiques, ont le devoir de se réveiller, et d'inverser cette escalade afin d'empêcher que le pays ne sombre dans l'horreur des tueries de masse que l'Afrique a connu dans l'histoire récente », a déclaré Ban Ki-moon ce vendredi à Nairobi. Ban Ki-moonSecrétaire général de l'ONU, à Nairobi « Le peuple kényan, mais surtout les responsables politiques ont le devoir de se réveiller et d’inverser cette escalade, pour empêcher que le pays ne sombre dans l’horreur (...) » |
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