par RFI
Article publié le 04/02/2008 Dernière mise à jour le 04/02/2008 à 04:34 TU
Le silence tranquille mais pesant que Khartoum oppose depuis quatre jours à ceux qui l’accusent d’avoir guidé l’attaque contre Ndjamena brouille un peu plus les cartes de ce poker menteur et dangereux.
Il y a quelques heures, le ministre des Affaires étrangères de Deby a encore accusé Khartoum d’avoir envoyé avions et hélicoptères pour bombarder la ville d’Adré à l’Est du Tchad, le tout appuyé par des colonnes de janjawid.
Le ministre, requinqué par la reprise de Ndjamena par l’armée gouvernementale, a même menacé au passage le régime de Khartoum de poursuivre les rebelles jusqu’au Soudan.
« Nous avons fait face à une attaque venue du Soudan et soutenue par les rebelles janjawids (...). Chaque fois que les Soudanais nous ont agressés, nous avons toujours dit que nous userions de notre droit de légitime défense ».
Ici la réponse reste toujours la même : le gouvernement soudanais nie toute implication dans cette affaire tchadienne qu’il juge de politique intérieure et souhaite que les deux partis s’en réfèrent aux règles et aux lois internationales. Une attitude qui a de quoi exaspérer le président Deby et bien d’autres.
Depuis quelques années déjà, lui et son homologue soudanais, le président Béchir, ont passé leur temps à s’accuser mutuellement de soutenir des rébellions basées sur chacun de leur territoire.
Hier soir au Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon a appelé : « tous les pays de la région à respecter les frontières et empêcher toutes incursions dans un pays voisin à partir de son territoire. »