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Tchad

Reprise du déploiement de la force européenne Eufor

par  RFI

Article publié le 12/02/2008 Dernière mise à jour le 12/02/2008 à 18:16 TU

Un avion de transport militaire de l'Eufor a atterri, ce mardi 12 février 2008, à Abéché.(Photo : AFP)

Un avion de transport militaire de l'Eufor a atterri, ce mardi 12 février 2008, à Abéché.
(Photo : AFP)

Les opérations de déploiement de l’Eufor, la force européenne de sécurisation des camps de réfugiés et déplacés à l'est du Tchad et au nord-est de la République centrafricaine, avaient été suspendues il y a une dizaine de jours, en raison des combats autour de Ndjamena entre les forces gouvernementales tchadiennes et les rebelles, ont repris ce mardi, avec l’arrivée à Abéché, en début d'après-midi, d'un Hercules C130, un avion de transport militaire. Ces opérations seront suivies, dans les jours qui viennent, par d’autres acheminements sur Ndjamena et Abéché.

L'aéroport international de Ndjamena, fermé le 1er février, avait rouvert lundi, et un premier vol d'Air France y avait fait escale ce mardi matin. L'Europe, dont c'est la cinquième opération militaire, souhaite rattraper son retard : 150 hommes seulement  sont  déjà sur le terrain, dans un « PC de déploiement » hébergé provisoirement au camp Kosseï des forces françaises, sur l'aéroport de Ndjamena. La base logistique  de l'Eufor, baptisée « Europa », est en cours d'aménagement à deux kilomètres de là, de même que le quartier général de commandement européen qui sera installé à Abéché, 800 kilomètres plus à l'est.

De petites unités d'avant-garde pourraient être déployées sous quinzaine dans le secteur des camps de réfugiés et déplacés.

L'état-major de l'Eufor espère  atteindre à la mi-mars la « capacité opérationnelle initiale », avec un premier bataillon en action, soit 800 hommes, sous commandement français. Les bataillons sous commandement irlandais, puis polonais suivront. Le commandant de la force, depuis le Mont Valérien, aux environs de Paris, est le général Patrick Nash, un Irlandais, assisté par un général polonais. C'est le général français Jean-Philippe Ganascia qui coordonne les troupes sur le terrain, depuis Abéché.

Faute d'avoir reçu les concours suffisants des 27 Etats européens, plus de la moitié des 3 700 soldats de la force seront français. Les contingents des 14 nations participantes ne seraient  au complet que fin avril, avant le début de la saison des pluies. Dans l'immédiat, des avions gros-porteurs, relayés à partir de Ndjamena par des avions tactiques militaires, acheminent  une partie du matériel nécessaire. Mais le gros de l'équipement devra emprunter la voie maritime, via Douala, au Cameroun.

Les rebelles tchadiens avaient exhorté, lundi, les Etats de l’Union européenne à ne pas participer à la mission de l’Eufor, contestant la neutralité de cette force composée en grande partie de militaires français. Ces mêmes rebelles affirment que la France, liée au Tchad par un accord de coopération militaire, a aidé le président Idriss Déby Itno à repousser leurs attaques contre Ndjamena le 1er et le 2 février. La France, qui a obtenu une déclaration de soutien de l’Onu au gouvernement tchadien, dément que ses forces prennent une part directe aux combats. Le gouvernement tchadien accuse pour sa part le Soudan de soutenir les rebelles afin de bloquer le déploiement de l’Eufor, ce que dément Khartoum.