par RFI
Article publié le 10/02/2008 Dernière mise à jour le 10/02/2008 à 00:15 TU
Hervé Morin, ministre français de la Défense, pendant la 44e conférence de Munich sur la sécurité, le 9 février 2008.
(Photo : AFP)
La 44e conférence sur la sécurité, qui réunit à Munich du 8 au 10 février les ministres de la défense de l'OTAN, se tient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et ses alliés sur l'envoi ou non de troupes supplémentaires en Afghanistan. Sous la pression accrue des Etats-Unis qui demandent aux Européens plus de troupes en Afghanistan, l'Allemagne a donné samedi les premiers signes qu'elle pourrait accroître son effort de guerre. Le ministre français de la Défense Hervé Morin a réfuté l'idée d'un affaiblissement de l'Alliance si une Europe de la Défense venait à naître. Il a plaidé pour une réforme profonde de la bureaucratie de l'OTAN, dont la France de Nicolas Sarkozy n'exclut plus de rejoindre les instances militaires.
Le message lancé par le ministre français à ses collègues européens lors de la conférence sur la sécurité ne pouvait pas être plus clair : « L'Europe ne s'assume pas, elle se complaît dans sa situation de dépendance », a déclaré Hervé Morin à Munich. Pour lui, il s'agit là d' «une sorte d'infantilisation ».
Pour preuve, le ministre de la Défense pointe du doigt les difficultés qu’éprouvent les Occidentaux à trouver des troupes et des équipements à envoyer au Tchad comme en Afghanistan. L'opération Eufor au Tchad a mis cinq mois à être montée et en Afghanistan, les Allemands refusent pour l'instant d'envoyer plus de soldats.
Selon Hervé Morin, c’est bien l’expression d’une « résignation politique européenne ». Si l’Europe veut renforcer sa position, il faut augmenter les budgets militaires, réclame le ministre. Une proposition qui risque de ne pas plaire à tout le monde. Actuellement, la plupart des 27 pays membres de l'UE consacrent à leur défense des budgets inférieurs aux 2% du PNB requis par l’OTAN.
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