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Pakistan

Regain de tension en fin de campagne électorale

Article publié le 16/02/2008 Dernière mise à jour le 17/02/2008 à 04:21 TU

Les carcasses des voitures après l'attentat suicide à Parachinar, à environ 120 km au sud-est de Peshawar, au Pakistan, le 16 février 2008.  (Photo : AFP)

Les carcasses des voitures après l'attentat suicide à Parachinar, à environ 120 km au sud-est de Peshawar, au Pakistan, le 16 février 2008.
(Photo : AFP)

Au moins 39 personnes ont été tuées ce samedi dans deux attentats-suicide en fin de campagne électorale. Le premier attentat, le pire carnage de 2008, a fait 37 morts à Parachinar, ville située près de la frontière avec l'Afghanistan. Une voiture piégée a foncé sur un rassemblement du Parti du peuple pakistanais, le principal parti d'opposition. Un autre attentat qui visait un bureau de l'armée a fait deux morts dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan. Plus de 80 millions de Pakistanais sont appelés lundi aux urnes pour renouveler le Parlement national et les assemblées provinciales.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Cette fois-ci, l’attentat le plus sanglant a eu lieu à Parachinar, une ville située dans l’une des 7 zones tribales pakistanaises qui bordent l’Afghanistan. C’est apparemment une voiture piégée qui aurait explosé lors d’un rassemblement du Parti du peuple pakistanais, le parti de Benazir Bhutto.

Même si officiellement les partis politiques sont interdits dans les zones tribales, la région de Kurram est réputée pour abriter de nombreux partisans du Parti du peuple pakistanais (PPP). Une raison à cela, une importante communauté chiite y est installée et soutient le parti de Benazir Bhutto, qui était elle-même de confession chiite.

Difficile donc de déterminer avec certitude qui est à l’origine de cette attaque. La plupart des attentats-suicide depuis le début de la campagne électorale  ont été attribués aux militants islamistes. Mais dans la zone tribale de Kurram, il pourrait également s’agir de conflits sectaires entres sunnites et chiites.

Alors que la campagne prend fin officiellement samedi, le climat reste très tendu, la police a arrêté plusieurs militants armés d’explosifs dans différentes villes du pays. Quant au gouvernement, il a déployé près de 500 000 soldats et policiers pour surveiller les bureaux de vote. Mais il n’est pas certain que la mesure suffise à rassurer les Pakistanais. Les kamikazes, à force de multiplier les attentats, sont peut-être parvenus à leurs fins, réussir à effrayer les électeurs pour les empêcher de voter. Réponse : lundi.

L'ancien joueur de cricket Imran Khan appelle au boycott

Imran Khan( Photo : Claude Verlon / RFI )

Imran Khan
( Photo : Claude Verlon / RFI )

Dans ce climat violent, certaines personnes au Pakistan pensent que les élections législatives de lundi ne peuvent pas se passer dans de bonnes conditions. C'est le cas de l'ancien joueur du cricket Imran Khan. Il s'oppose aujourd'hui au président Mussharraf et il appelle les Pakistanais à boycotter le scrutin, à ne pas aller voter, car dit-il, cette élection ne sera pas transparente.

 

« C’est une élection truquée, parce que Pervez Musharaff a renvoyé 60% des juges. Il a placé le chef de la cours suprême en résidence surveillée. Il a nommé ses propres juges. Il a sa propre commission électorale et des responsables de district qui soutiennent ses candidats.

 

Vraiment, participer à ce scrutin serait participer au statu quo. Nous voulons que les juges retrouvent leur poste. C’est la seule façon de retrouver de la stabilité et la démocratie.

 

Tout ce qui menace le pouvoir du chef de l’Etat ou sa personne est considéré comme du désordre. En réalité, la guerre contre la terreur est un échec… Et c’est lui la cause du désordre dans ce pays ». 

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