Article publié le 17/02/2008 Dernière mise à jour le 17/02/2008 à 14:49 TU
Un nouveau drapeau, un nouvel hymne, une nouvelle capitale. Le Kosovo va proclamer son indépendance. Le Parlement de cette province du sud de la Serbie va se réunir en début d'après-midi alors que cette perspective est toujours rejetée par les autorités de Belgrade. Samedi, un millier de Serbes a manifesté pour protester contre cette indépendance. Hashim Thaçi, le Premier ministre kosovar, a déclaré que le Kosovo se dotera d'un ministre des Affaires étrangères et d'un ministre de la Défense, immédiatement après la proclamation de son indépendance.
Les Kosovars ont défilé toute la nuit dans Pristina avec le nouveau drapeau en attendant la proclamation de l'indépendance.
(Photo : Reuters)
Avec notre envoyée spéciale à Pristina, Heike Schmidt
Après dix ans de répression serbe sous le régime de Slobodan Milosevic, après une guerre atroce, et enfin après huit ans sous l’administration des Nations unies, arrive donc ce jour dont les Kosovars ont rêvé depuis si longtemps. Encore il y a quelques jours, beaucoup ne pouvaient pas y croire, mais aujourd’hui, c’est officiel, c’est le jour J. Vers 15 heures, le Parlement devrait proclamer l’indépendance.
Une fine couche blanche couvre les rues de Pristina, comme si la future capitale du Kosovo voulait se montrer prête pour un nouveau départ. Aujourd’hui, les Kosovars veulent célébrer la naissance de leur nouvel Etat. L’ambiance prend des allures de fête. En bande d’amis ou en famille, les gens descendent dans la rue pour crier leur joie. Ils se serrent les mains en se souhaitant « joyeuse indépendance ».
Dans un vent glacial, le drapeau kosovar-albanais flotte sur tous les balcons : c’est l’aigle noir sur fond rouge qui sera certainement le symbole de la journée.
Il y aura un concert de la Philharmonie kosovare et un feu d’artifice. Mais la fête se passera surtout dans la rue : jusqu’à 300 000 personnes sont attendues. Hier soir, le Premier ministre Hashim Thaçi a appelé ses compatriotes à fêter ce jour avec dignité « pour que le Kosovo commence bien sa nouvelle vie indépendante ».
« Le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaçi, a confirmé ce matin l'engagement du Kosovo pour l'indépendance, un Kosovo démocratique qui veut offrir une sécurité à ses citoyens. »
Les 16 000 soldats de la KFOR espèrent que cet appel au calme sera entendu. L’armée craint les tirs de joie, mais aussi des provocations dirigées contre les 100 000 Serbes qui sont restés ici et qui craignent de ne plus avoir leur place dans un Kosovo souverain.
« Les huit années de protectorat onusien et les milliards de dollars dépensés par l’Union européenne n’y ont rien fait : l’échec économique est patent. »