par RFI
Article publié le 28/02/2008 Dernière mise à jour le 28/02/2008 à 16:58 TU
A propos de Ngarlejy Yorongar, les autorités tchadiennes racontent depuis vendredi dernier qu’il est en vie, qu’il se cache au Cameroun, mais à Ndjamena, tous les gens que j’ai pu voir hier, m’ont dit qu’ils ne croyaient pas à cette histoire, à commencer par la propre famille de Yorongar qui n’a aucune nouvelle de lui, et qui rappelle qu’il a été arrêté le 3 février au soir par des hommes de la garde présidentielle.
A propos d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, là, il y a un silence total des autorités depuis le 3 février, aucune information. Dans la bousculade, il a perdu ses lunettes, il n’a pas pu emporter de médicaments, alors que sa santé est très fragile ; c’est dire l’inquiétude de sa famille.
Cela dit, il faut noter que dans son intervention hier soir devant les journalistes, à l’issue de son entretien de 90 minutes avec Nicolas Sarkozy, Idriss Déby a quand même lâché quelques indications. Il a commencé à préparer l’opinion à l’idée que certains hommes politiques tchadiens sont peut-être morts. Il a dit que la bataille de Ndjamena a fait 400 morts.
C’est un bilan tout à fait nouveau. Jusqu’à présent, le CICR parlait de 160 morts. Il a ajouté que parmi ces victimes figurent des chefs de partis politiques, une phrase lourde de sous-entendus, et il a dit que l’attaque des rebelles a créé pendant 48 heures un vide institutionnel, une période de flottement, pendant laquelle il a eu à gérer la libération de la ville. Sous-entendu, il s’est peut-être passé des choses en dehors de son contrôle.
Tout ça n’est peut-être pas grand-chose, mais cela ressemble quand même au début d’une ligne de défense, au cas où l’on apprendrait que malheur est arrivé pour l’un ou l’autre des opposants disparus.
28/02/2008 à 07:35 TU